Une marche a été organisée avant le match, à l’initiative de trois associations d’Auteuil. Dans le stade, les protestations vocales ont été suivies par un jet massif de fumigènes puis un sit-in jusqu’en toute fin de soirée.
Une marche pacifique avant le match
Une marche pacifique pour la survie des tribunes populaires a réuni plusieurs centaines de supporters du PSG samedi soir porte d’Auteuil, à l’initiative des Lutèce Falco, des Karsud et des Kriek, trois associations du virage Auteuil.
Derrière une banderole indiquant « Parisiens à jamais, abonnés plus jamais ?! », les supporters du PSG protestaient contre les mesures envisagées par la direction du club pour enrayer les problèmes de violence à Paris, qui comprennent notamment la fin des abonnements derrière les buts et, partant, la fin des tarifs populaires au Parc des Princes.
Le cortège s’est formé place de la porte d’Auteuil à partir de 18 heures. Vers 19h15, les supporters ont rejoint le Parc des Princes en descendant le boulevard Murat, occupé par des centaines de gendarmes mobiles et de CRS. Arrivés au pied du virage Auteuil peu après 20 heures, ils ont clamé leur statut d’abonnés et repris les traditionnels chants de protestation contre Robin Leproux, Sébastien Bazin et Brice Hortefeux. Aucun n’incident n’est à signaler. À noter que plusieurs dizaines de policiers en civil surveillaient l’arrivée du cortège.
Pendant le match PSG-Montpellier
Durant la rencontre, la quasi totalité des chants entonnés par le virage Auteuil étaient dirigés vers la direction du PSG et son actionnaire principal. L’équipe prenant l’eau sur le terrain, les joueurs ont également été conspués — notamment Younousse Sankharé, passé à côté de son match —, et les actions montpelliéraines acclamées. Ludovic Giuly est l’un des rares à avoir été épargné : il fut applaudi à sa sortie. Le nom de plusieurs anciens du club — Francis Borelli, Pauleta — a été scandé.
Coté Boulogne, les chants d’encouragements ont perduré jusqu’au deuxième but du MHSC, avant de laisser place aux traditionnels « On a une équipe de merde » et autres « Une équipe à Paris ! » Les appels à la démission de Leproux et de Bazin ont également été scandés, ainsi que des chants de protestation contre la fin des abonnements en virages.
À la 75e minute, plusieurs dizaines de fumigènes ont été allumés à Auteuil et en tribune G — notamment dans le carré des Supras et des Authentiks, deux associations dissoutes ces dernières semaines —, rappelant le PSG-Metz de décembre 2004. De nombreux fumigènes ont été lancés sur la pelouse — plusieurs panneaux publicitaires ont pris feu —, obligeant l’arbitre à interrompre le match durant quelques minutes. Une banderole indiquait : « Pour un stade populaire ; niquez vos mères ! »
Les dix dernières minutes ont vu le virage Auteuil encourager le Paris Saint-Germain.
Sit-in au Parc après le match
Une fois la rencontre terminée, plusieurs milliers de supporters — à Auteuil comme à Boulogne, mais aussi en tribunes G et la Brigade Paris en K — ont refusé de quitter leur place, comme ils l’avaient annoncé. Ils sont ainsi restés dans les gradins jusqu’à près de 2 heures pour certains, afin d’affirmer leur attachement aux abonnements en tribunes populaires.
Quelques supporters d’Auteuil ont envahi la pelouse durant plusieurs minutes. Les CRS sont alors rentrés sur le terrain, au pied du virage.
Pourquoi ces manifestations ?
À en croire l’AFP, relayée en l’état par l’essentiel des médias français, les supporters protestaient pour la violence :
En citant toutes les mesures sauf celles qui ont amené les supporters dans la rue, l’Agence France-Presse a réalisé un bel exercice de désinformation. Le plan envisagé par Leproux — d’après les informations du Parisien — comprenait six mesures : les trois évoquées par la dépêche, mais aussi et surtout la fin des abonnements en virages, la hausse des prix en populaires et la débaptisation des tribunes Auteuil et Boulogne. Or ce sont ces mesures-là, qui n’ont pas été portées à la connaissance du public, qui justifiaient les manifestations…
Le communiqué annonçant la marche était pourtant clair :
[…] Sous prétexte de vouloir lutter contre la violence, les dirigeants du PSG organisent notre transfert. Pire, notre retraite.
Plus de 13 000 abonnements devraient être supprimés et les billets, 25 euros en moyenne cette année, vendus au match. Considérant l’organisation irréprochable de la billetterie du PSG pour la finale de la coupe de France, on imagine ce que cela peut donner… La politique du club est limpide : chasser du Parc des Princes le public populaire en opérant, entre autres, une sélection par l’argent. Sébastien Bazin et Robin Leproux ont bien réfléchi, moins il y aura de pauvres, moins il y aura de débordements.
photos des tribunes depuis Auteuil
photos des tribunes depuis Boulogne (dimanche)
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