Le dernier match officiel du PSG en 2009/2010 fut l’occasion d’un nouveau naufrage. C’est la quinzième défaite du Paris SG en championnat.
Le match en bref
Dernier match de la saison et Antoine Kombouaré allait enfin pouvoir aligner son équipe-type ? Que nenni ! Cette fois-ci, c’est Stéphane Sessegnon qui manquait à l’appel sur blessure ; il était remplacé dans le couloir gauche par Younousse Sankharé. Pour le reste, c’était donc du classique côté PSG.
En face, Montpellier, en quête d’une qualification européenne, devait faire avec de très nombreuses absences : Dzodic, Jeunechamp, Pitau, Costa et Marveaux étaient blessés, Spahic et Aït-Fana suspendus. René Girard avait donc eu à bricoler une équipe…
Le PSG n’entame pas cette rencontre avec un énorme entrain. La domination est plutôt montpelliéraine, avec notamment une frappe de Montano au bout de 10 minutes de jeu, captée en deux temps par Coupet. Puis, sur un corner pour Paris, le ballon est récupéré par les Héraultais, qui partent en contre. À trois contre trois, Souleymane Camara parvient à fixer et servir Dernis à l’angle de la surface. Le gaucher reprend instantanément du droit, et sa frappe lobée vient se loger dans la lucarne de Coupet (0-1, 16e).
La réaction parisienne est immédiate avec un raid de Hoarau. Après un grand pont, le Réunionnais vient se présenter face à Jourdren. Sa frappe du gauche trompe le gardien, mais le défenseur El-Kaoutari sauve sur sa ligne. Les joueurs du PSG rivalisent ensuite d’ingéniosité pour gâcher tous les bons coups francs qui leur sont accordés, et la mi-temps est sifflée sur ce score.
Au retour des vestiaires, les Parisiens n’ont pas le temps de réagir et sont rapidement cueillis à froid : à l’entrée de la surface, Sakho dévie un ballon ; cela lance Lilian Compan, qui frappe dans un angle fermé. Coupet se couche trop tôt et laisse passer le ballon pour le deuxième but (0-2, 47e).
Kombouaré fait alors son premier changement en faisant rentrer Cearà à la place de Sankharé — le Brésilien jouant arrière droit, poussant Jallet au milieu et Giuly à gauche —, et l’effet immédiat est un troisième but : Makelele manque une interception à l’entrée de la surface, Belhanda a alors tout le loisir de servir Dernis qui croise sa frappe du gauche. Coupet est à nouveau battu (0-3, 58e).
À l’heure de jeu, les Parisiens commencent à réagir timidement. Un penalty est oublié pour une faute sur Jallet — Alexandre Castro avait pourtant les yeux rivés sur le joueur —, puis une frappe de Giuly est contrée au dernier moment. L’honneur est finalement sauvé par Erding, qui dévie astucieusement de la tête un bon centre de Giuly (1-3, 79e). Il n’y aura pas d’autre occasion et Paris achève donc sa saison sur une défaite regrettable.
La morale de cette histoire est que l’envie de grappiller quelques places au classement et de finir la saison sur une bonne note ne valent pas grand-chose face à l’enjeu d’une place européenne. Paris n’avait plus que des objectifs secondaires, et comme souvent dans pareil cas, l’équipe parisienne s’est laissée aller. Difficile de cerner le réel niveau d’une équipe capable de sortir un gros match, quand il faut, en finale de coupe de France, et de laisser ensuite filer des points bêtement…
Quand Sankharé est tout colère
À la 55e minute, alors que le Paris SG est mené 0-2, Antoine Kombouaré décide de faire sortir Younousse Sankharé. Conspué par le stade, le numéro 27 du PSG regagne son banc en invectivant Kombouaré, puis en donnant un coup de pied dans les bouteilles d’eau situées devant le banc parisien. Il finit quand même par taper dans la main de ses amis et coéquipiers…
Un comportement problématique à plusieurs égards. Si aucun Parisien n’a très bien joué samedi, Sankharé est quant à lui à créditer d’une prestation exécrable. Pas une passe bien donnée, des appels dans le mauvais tempo, des choix de jeu inadaptés, et une participation défensive proche du néant… C’est déjà un miracle que le joueur ait pu débuter la seconde période. Rien que pour cela, il aurait dû remercier son entraîneur… Au lieu de cela, à l’image de Clément Chantôme à Grenoble, Sankharé a pris la liberté de choisir son poste en quittant son couloir gauche pour venir jouer dans l’axe, sur les plates-bandes du duo Clément-Makelele. Sa sortie était donc devenue inévitable. Elle a eu lieu sous les sifflets du Parc des Princes — ce qui est évidemment regrettable… mais vu l’ambiance générale, peu de joueurs y auraient échappé.
Bien sûr, Sankharé et ses partisans pourront ressortir des tiroirs le traditionnel argument consistant à expliquer que, dans un couloir, le joueur n’est pas à son poste. Sankharé est paraît-il un milieu relayeur. Mais celui-ci n’ayant aucune expérience du haut-niveau à ce poste, comment certifier qu’il s’agisse réellement de son meilleur placement ? Y briller en CFA ou face aux sélections espoirs de petits pays européens c’est une chose, mais face à une L1, Sankharé aurait de toute façon tout à apprendre, que ce soit en milieu gauche ou en relayeur.
Au PSG cette année, les places à prendre étaient sur les côtés. Des joueurs comme Chantôme ou Sankharé auraient dû mettre leurs désidératas de côté, et tout faire pour s’imposer. Ils ont préféré rechigner et râler parce que l’on ne leur accorde pas une confiance suffisante, et pas au poste de leur rêve. Pourtant, à gauche ou dans l’axe, réussir un contrôle ou une passe précise relève de la même aptitude technique ; tant que ces joueurs coinceront dans la réalisation des gestes les plus élémentaires, rien n’incitera un entraîneur à les faire jouer à la place de Jérémy Clément.
Claude Makelele, aujourd’hui indétrônable au milieu de terrain, a commencé sa carrière en tant que milieu droit. Il s’est imposé sur le tard à ce poste de milieu défensif qui sied plus à ses qualités, devenant même la référence du poste. Son exemple nous rappelle que la position d’un joueur est évolutive au fil d’une carrière, et que ce n’est pas à 20 ans que l’on décide où l’on doit jouer…
Autres infos autour du match
Étourderie, paresse, incompétence : bienvenue chez les médias
Il est loin le temps où Stéphane Sessegnon était un élément indispensable au onze parisien. Vendredi, quand le PSG a communiqué la liste des dix-huit joueurs retenus pour affronter Montpellier, plusieurs médias n’ont même pas remarqué l’absence du Béninois…
Le site de L’Équipe se contentait ainsi d’annoncer le forfait de Luyindula, sans mentionner le nom de Sessegnon :
Pour la réception de Montpellier ce samedi (21h00), Antoine Kombouaré dispose d’un groupe quasi-complet. Seul Peguy Luyindula, touché au genou, est indisponible pour cette rencontre de la 38e et dernière journée de Ligue 1. Jean-Eudes Maurice a été appelé pour pallier ce forfait.
Le groupe parisien : Edel, Coupet - Armand, Z. Camara, Ceara, Sakho, S. Traoré, Jallet - Chantôme, Clément, Makelele, Ngoyi, Sankharé, Giuly - Erding, Hoarau, Kezman, J-E. Maurice.
Sport24, adepte — comme l’essentiel de ses confrères — du copier/coller, a reproduit la même erreur quelques minutes plus tard :
Le groupe parisien : Edel, Coupet - Armand, Z. Camara, Ceara, Sakho, S. Traoré, Jallet - Chantôme, Clément, Makelele, Ngoyi, Sankharé, Giuly - Erding, Hoarau, Kezman, J-E. Maurice
La palme revient tout de même à Eurosport qui, après que le PSG a communiqué le groupe, annonçait la titularisation probable de… Sessegnon — non sans avoir copié/collé à son tour la « surprenante » présence de Jean-Eudes Maurice.
Cela ne change pas forcément les plans de l’entraîneur kanak, qui dispose de tout son monde par ailleurs. Erding et Hoarau seront alignés en pointe avec Sessègnon et Giuly en soutien.
Stats en vrac
30 matches sans garder les buts inviolés ! Le PSG a encaissé au moins un but pour la 30e fois en 38 matches de L1 ! D’après L’Équipe, seuls les relégués Grenoble (7) et Le Mans (5) ont fait pire.
6 matches sans victoire. Avec cette deuxième défaite consécutive, le PSG termine la saison sur une série de six matches sans victoire en championnat : trois matches nuls, trois défaites. C’est la pire série du genre depuis janvier-mars 2008 et une succession de huit matches sans succès.
Dans la lignée des années Cayzac. Le PSG a terminé la saison avec 47 points. Soit… 1 point de moins qu’en 2006/2007, alors que Paris avait lutté contre la relégation, et seulement 4 points de plus qu’en 2007/2008, quand les Parisiens s’étaient sauvés lors de la dernière journée. Sans une telle médiocrité des trois derniers — largement distancés au classement —, Paris aurait à nouveau joué le maintien cette saison.
Erding 3e buteur de L1. Mevlut Erding termine troisième meilleur buteur de L1 avec 15 buts, derrière Niang (18) et Gameiro (17). L’international turc n’ayant disputé que 31 matches en raison de plusieurs blessures, il compte un ratio d’1 but toutes les 160 minutes qui fait de lui le deuxième meilleur buteur de L1 derrière Niang (1 but / 137 minutes) [1].
Le point sur les suspensions
Averti samedi soir, Guillaume Hoarau sera suspendu contre Marseille lors du trophée des champions 2010.
Côté tribunes…
Une marche a été organisée avant la rencontre pour protester contre les mesures envisagées par la direction du club, notamment la suppression des abonnements en virages la saison prochaine.
À la 75e minute, des dizaines de fumigènes ont été allumés puis jetés sur le terrain, interrompant le match durant quelques minutes.
Après le match, plusieurs milliers de supporters sont restés dans les gradins lors d’un sit-in, qui a pris fin vers 2 heures du matin.
Manifestations des supporters du PSG (vidéos)
[Photos] PSG 1-3 Montpellier depuis Auteuil
[Photos] PSG 1-3 Montpellier depuis Boulogne
photos du sit-in au Parc des Princes (lundi)