[8es CdL] Retour sur Guingamp 1-0 PSG (vidéos)

Pour son deuxième match officiel en 2010, le PSG se déplaçait en Bretagne. Après le large succès contre Aubervilliers (CFA 2), Paris a concédé une défaite 1-0 à Guingamp (L2).

Le match en bref

Noël Le Graët et son club de Guingamp se sont rendus compte lundi matin qu’il neigeait en France depuis une semaine. Aussi, un doute a longtemps plané sur la tenue de ce huitième de finale de coupe de la Ligue. Finalement, des bénévoles et les pensionnaires du centre de formation guingampais ont réussi à déblayer le terrain à temps, évitant ainsi à leur club des sanctions financières pour négligence.

Pour cette rencontre, Kombouaré avait bien entendu décidé de faire tourner son effectif, mais dans des proportions moins grandes que ce que la presse avait prévu. Ainsi, Grondin, Traoré, Maurice et Arnaud s’asseyaient finalement sur le banc, les seules nouveautés parmi les titulaires étant Bourillon, Sankharé, Ngoyi et Giuly qui évoluait en pointe.

Le match commence par une large domination des Bretons. Le PSG, avec son équipe mixte inédite, tarde à rentrer dans le match. Ses adversaires en profitent, opérant largement dans le camp adverse. Toutefois, rien de vraiment dangereux mis à part sur une sortie manquée d’Edel et une frappe lointaine de Richard Soumah — qui avait été un temps annoncé au PSG en août dernier. Passée la première demi-heure, la bonne volonté des joueurs de Victor Zvunka n’existe plus, et la physionomie de la rencontre s’inverse largement. Paris domine outrageusement, et cela se concrétise par une multitude d’occasions signées Ludovic Giuly, qui manque le cadre ou tire sur le portier adverse. Sur corner, Zoumana Camara est également tout proche d’ouvrir la marque.

Après le repos, les Guingampais sont toujours absents des débats, et Paris continue à maîtriser son sujet. Giuly reprend un corner mal dégagé, et voit Bassila sauver son camp à quelques mètres de la ligne de but. Le même Giuly réussira quelques minutes plus tard à s’ouvrir le chemin du but et à frapper en force sur la barre. Enfin, sur une belle action collective, Trévisan repousse une frappe de Jallet. On croit que le match bascule définitivement dans le camp des Parisiens lorsque Tony Chapron adresse un carton rouge direct à Diallo, après un tacle violent par derrière sur Jean-Eudes Maurice.

Mais quelques minutes après, alors que les deux équipes évoluent à dix — Maurice se faisait encore soigner sur la touche —, les Guingampais réussissent à ouvrir le score : Gilmar part à la limite du hors-jeu, et tente de lober Edel. Le gardien ne se fait pas prendre et repousse le ballon. Sakho a tout son temps pour dégager le ballon, mais du droit, il dévisse inexplicablement et expédie le ballon dans ses propres filets (1-0, 79e). Un but gag, et Sakho marque le troisième but contre son camp de sa jeune carrière, les trois contre des équipes bretonnes.

Le PSG ne parvient plus ensuite à inquiéter des Guingampais survoltés, qui parviennent, quant à eux, à se montrer dangereux en contre-attaque. Paris sort donc de la coupe de la Ligue dans un match pourtant globalement dominé, et en s’étant créé beaucoup d’occasions. Le manque de réalisme offensif et l’habituel but évitable encaissé de fin de rencontre auront finalement mis fin aux espoirs du PSG dans cette compétition. Seule satisfaction de la soirée : le PSG s’est évité une prolongation usante sur terrain difficile, et les joueurs seront frais pour le déplacement à Lille samedi soir.

Les joueurs à la loupe

Dans les buts, Edel a finalement été préféré à Willy Grondin pour cette rencontre. Le portier parisien s’est montré pour la première fois fébrile en plusieurs occasions. En début de match, il a manqué de façon spectaculaire un dégagement au poing, puis a effectué plusieurs dégagements au pied très approximatifs. Pourtant, quand il a fallu faire des arrêts, il a été bien présent. Même sur le but, il réussit à anticiper le lob adverse.

Rien à signaler concernant les prestations de Cearà, Clément, Sankharé, Jallet — malgré un déchet inhabituel sur coup de pied arrêté — et Luyindula, qui ont livré tous les cinq un match correct, sans être irrésistibles.

En défense, Kombouaré a tenté de relancer Bourillon, dans l’axe droit. Celui-ci s’est montré très discret, comme à son habitude. Sans que l’on sache si c’est forcément bon signe ou pas. À côté de lui, Camara — qui jouait pour une fois dans l’axe gauche — a eu beaucoup de travail : il était très difficile de relancer proprement de son côté, et l’ancien Stéphanois s’est du coup compliqué la vie à de nombreuses reprises. Il a pris très tôt un carton jaune, synonyme de suspension à Lyon.

À côté de lui, Sakho commençait son année 2010 en position de latéral gauche. Ce n’est évidemment pas sa position préférentielle, et cela peut expliquer certains errements. Toutefois, Sakho s’est montré fébrile tout au long du match, ayant du mal à gérer les attaques adverses, et en multipliant les erreurs de relance grossières. À cela il faut ajouter son erreur technique sur le but encaissé, pour au final un des plus mauvais matches du grand espoir parisien. Ce qui rappelle à tous que ce jeune joueur a encore beaucoup de choses à apprendre.

Au milieu, Ngoyi a effectué une mauvaise prestation. Il a été en retard sur de nombreuses interventions — il a d’ailleurs été averti sur l’une d’elles —, et s’est montré moins utile dans la circulation du ballon qu’à l’accoutumée. Ce joueur reste difficile à cerner : lorsqu’il joue avec les titulaires habituels, il arrive à tirer son épingle du jeu, mais dans une équipe mixte, face à un adversaire présumé plus faible, il n’y arrive pas.

Enfin, en pointe, Giuly avait enfin du temps de jeu. Il s’est montré mobile et audacieux, mais malheureusement aucune de ses occasions n’a pu aboutir, à cause de mauvais choix ou d’un manque général de spontanéité — qualité qui a pourtant longtemps été sa force. En fin de rencontre, il s’est logiquement éteint physiquement. Il semble ne lui manquer qu’un but pour se relancer complètement.

Bienvenue dans un monde binaire, par le Parisien

Dans le Parisien, Christophe Bérard a pris la mesure de ce match tant attendu qu’était le huitième de finale de coupe de la Ligue à Guingamp. Il évoque ainsi un «  naufrage collectif ». Le PSG a « sombré dans le ridicule  » à tel point que c’en est «  inquiétant  », annonce le chapeau.

Dans L’Équipe — qui consacre sa une et une pleine page à l’élimination du PSG —, Guillaume Dufy a au moins le mérite de troquer les considérations floues par des jugements francs : là où Bérard évoque «  bon nombre de remplaçants habituels », «  tout le monde ne possède pas la combativité », «  quelques-uns ont laissé passer leur chance », Dufy précise clairement : « Ngoyi et Sankharé réclament du temps de jeu. À l’avenir, ils en auront certainement moins. »

Concernant les choix de Kombouaré, c’est également au Parisien qu’on se fait le plus donneur de leçons — sous couvert de poser des questions :

Une chose est sûre : si Kombouaré n’avait pas fait tourner en coupe de la Ligue, chez un mal classé de L2, à trois jours de l’importantissime Lille-PSG qu’annonce le Parisien, le quotidien régional aurait réécrit l’histoire différemment, mais pour en arriver à la même conclusion : match perdu = crise, naufrage, ridicule, inquiétant.

Autres infos autour du match

Infos en vrac

 Capitanat. En l’absence sur le terrain de Makelele, Armand et Traoré, c’est Peguy Luyindula qui a hérité du brassard de capitaine au coup d’envoi, et ce pour la première fois. Il a d’ailleurs énormément dialogué avec Tony Chapron, qui avait tendance à siffler à tort et à travers en début de match. À la sortie du numéro 8, Camara a récupéré le capitanat.

Stats en vrac

 À Guingamp la belle. Le PSG et l’EAG s’étaient déjà affrontés à deux reprises en coupe de la Ligue, alors que Guingamp évoluait en L1 : Paris s’est incliné 2-1 (après prolongations) en Bretagne 1995/1996, mais l’avait emporté 3-1 au Parc des Princes en 2001/2002.

 Sakho sur les traces de Domi. En décembre 1995, lors du 16e de finale de coupe de la Ligue Guingamp-PSG, Didier Domi était titularisé pour la première fois. Son but contre son camp à un quart d’heure de la fin du match envoyait les deux équipes en prolongations, au cours desquelles l’EAG marquera un nouveau but.

 Au moins un but encaissé. Pour la 16e fois en 22 rencontres officielles cette saison, le PSG a encaissé au moins un but.

 Fins de matches. En championnat, Paris a encaissé 44 % de ses buts dans le dernier quart d’heure. La statistique s’est encore vérifiée mercredi en coupe de la Ligue.

 Éliminations. En coupe de la Ligue, le PSG ne s’était fait éliminer qu’à quatre reprises par un club de division inférieure : Gueugnon en 1999/2000 (0-2 en finale), Nancy en 2000/2001 (3-1 en 16es), Gueugnon en 2003/2004 (1-1, 3 t.a.b. à 2), puis Montpellier en 2004/2005 (8es). Ces quatre formations évoluaient en L2 à l’époque.

 Records. De toutes les équipes ayant participé à la compétition depuis 1994, le PSG est celle qui compte le plus de matches joués (43), de victoires (31), de buts marqués (75) et la meilleure différence de buts (+33)

Retrouvailles

Aucun joueur des deux effectifs n’a évolué dans les deux clubs. Dans le passé en revanche, une douzaine de joueurs ont porté les deux maillots. Sur le site officiel, Michel Kollar a listé Abriel, Cloarec, Coridon, Fiorèse, Gravelaine, Hellebuyck, Lah, Laspalles, Jérôme Leroy, Pancrate, Pilorget, Bruno Rodriguez et Alioune Touré.

Par ailleurs, le Parisien précise qu’Éric Blahic, adjoint de Guy Lacombe au PSG, est actuellement entraîneur adjoint de Guingamp. Enfin Nicolas Laspalles, au PSG de 1998 à 2000, est désormais entraîneur des jeunes de l’EAG.

Le point sur les suspensions

Averti mercredi soir, Zoumana Camara sera suspendu pour Lyon-PSG.

Également sanctionné, Granddi Ngoyi rejoint la liste des joueurs parisiens qui seront menacés lors de leur prochain carton jaune : Cearà, Clément, Erding, Giuly, Makelele, Sankharé et Sessegnon.

Banderoles, tribunes et photos

 Affluence. Seuls 5 898 spectateurs ont assisté au match, sur les quelque 18 000 place que compte le stade du Roudourou. Outre les difficultés de circulation en Bretagne, cela s’explique par la fermeture des tribunes basses du stade « pour des raisons de sécurité » : la présence d’amas de neige le long de la pelouse…

Les photos des tribunes sont disponibles sur les sites habituels :
 le fil dédié au match de Mouvement Ultra.

Les résultats des 8es de finale

Le match Le Mans-Bordeaux a été reporté en raison des mauvaises conditions météorologiques.

Seuls deux matches opposaient une équipe de L1 à une formation de L2. Lyon a pris sa revanche sur Metz, qui l’avait battu 3-1 la saison dernière. Paris est donc le seul club éliminé par une équipe de division inférieure lors de ces huitièmes de finale.

Tous les résultats :
 Sedan (L2) 1-0 Clermont Foot (L2)
 Guingamp (L2) 1-0 Paris-SG (L1)
 Lyon (L1) 3-0 Metz (L2)
 Toulouse (L1) 3-0 Nancy (L1)
 Lens (L1) 1-2 Lorient (L1)
 Lille (L1) 3-1 (a.p.) Rennes (L1)
 Saint-Étienne (L1) 2-3 Marseille (L1)