Guingamp-PSG aura-t-il lieu ? À la veille du match prévu ce mercredi à 17 heures, le doute s’épaissit. Pour protéger la pelouse de la neige qui tombe fortement en Bretagne depuis une semaine, une bâche et un système de soufflerie devaient être installés… hier après-midi, à deux jours de la rencontre ! Trop tard, car le Roudourou était déjà recouvert d’« environ 15 centimètres de neige » selon Le Télégramme.
Hier matin, en catastrophe, l’EA Guingamp a diffusé un appel à l’aide — largement repris dans la presse — pour que des bénévoles aident le club à déneiger la pelouse à partir de 14 heures. Seules quelques dizaines de personnes ont répondu présent. Malgré la réquisition des jeunes du centre de formation — en plus des services techniques —, le terrain n’a toujours pas été déneigé, loin s’en faut : à la nuit tombée, après quatre heures de déneigement, seulement un quart du stade avait été dégagé. La bâche n’a donc toujours pas été posée, et le club breton a publié un nouvel appel à l’aide :
Le club d’En Avant de Guingamp recherche des bénévoles pour déneiger la pelouse du stade de Roudourou ce mardi. Pour les personnes intéressées, rendez-vous directement au stade de Roudourou à partir de 8h45. Par avance, merci aux volontaires !
Mardi matin, Le Télégramme annonce que « l’appel aux bénévoles […] a du mal à passer. […] Peu avant 10 heures, ils étaient entre 20 et 30 personnes à enlever la neige. Parmi eux : Coco Michel, entraîneur de l’équipe réserve, Laurent Defains, directeur administratif du club, et des jeunes du centre de formation. Le club essaie de trouver du monde. »
Négligences guingampaises
Selon L’Équipe.fr, « l’EAG a téléphoné ce lundi matin au PSG pour lui faire part de ses incertitudes concernant la tenue du match ». Le club parisien aurait fait savoir qu’il voulait « impérativement » jouer le match, reprochant aux Bretons de n’avoir pas pris leurs précautions. Interrogé par le Parisien, Noël Le Graët, le président du club guingampais — par ailleurs vice-président de la FFF —, explique benoîtement que l’EAG s’est fait surprendre :
Étant donné que nous n’avions pas de match à domicile ce week-end, nous pensions la mettre dimanche. Mais entre-temps, la neige est tombée. Nous avons été surpris.
Une négligence d’autant plus coupable que la LFP a adressé un courrier dès le 4 janvier pour demander aux clubs professionnels de mettre en place toutes les opérations de prévention nécessaires. Le lendemain, Météo-France diffusait un bulletin d’alerte pour la Bretagne.
« S’il ne neige plus et à condition que le terrain ne soit pas gelé, la rencontre devrait avoir lieu, assurait encore Noël Le Graët au Parisien. Dans le cas contraire, on est mal… » Et le quotidien d’ajouter que « les prévisions météorologiques sont plutôt pessimistes » :
Les Côtes-d’Armor sont en vigilance orange aujourd’hui (chutes de neige et pluies verglaçantes au programme). Demain, les températures seront plus clémentes (entre 2°C et 4°C), mais peut-être insuffisantes pour dégeler le terrain. Verdict attendu au plus tard demain matin après la visite du délégué de la Ligue.
Hier, le journal Ouest-France annonçait la venue du délégué de la LFP dès mardi « en fin de matinée ».
Que dit le règlement ?
« Guingamp a clairement fait preuve de négligence. Le club pourrait ainsi s’exposer à des sanctions financières en cas de report », a précisé la LFP au Parisien. L’article 333 du règlement des compétitions prévoit en effet la protection des terrains :
Les clubs engagés dans les championnats de Ligue 1 et de Ligue 2 et participant à la coupe de la Ligue ont l’obligation de respecter la programmation des rencontres […] en garantissant la tenue des rencontres dans de bonnes conditions au moyen, notamment, d’un système de protection des terrains. Le non respect de cette obligation entraîne automatiquement le remboursement, par le club visité, des frais de déplacement de l’équipe adverse […] des officiels (arbitres et délégués) ainsi que des frais de production sur présentation de la facture émise par le diffuseur de la compétition sauf cas de force majeure constaté par la commission des compétitions.
Le club fautif pourra également se voir sanctionné par la commission d’organisation des compétitions d’une amende d’un montant compris entre 20 000 et 50 000 euros pour un club de Ligue 1 et entre 10 000 et 30 000 euros pour un club de Ligue 2.