[11e j.] Retour sur PSG 1-1 Lens (vidéos)

Afin d’éviter de surcharger les Bleus — en fait, seuls Lloris et Gignac étaient concernés — avant le barrage face à l’Irlande, la LFP avait eu la bonne idée de décaler tous les matches de la 11e journée — initialement prévue fin octobre, quinze jours avant France-Irlande — à la mi-décembre, quand les terrains sont impraticables et le calendrier déjà très dense. C’est donc sur une pelouse en très mauvais état, malgré la bâche posée dès dimanche soir, que s’est déroulée la dernière rencontre de la journée, entre Paris et Lens.

Le match en bref

Kombouaré avait décidé de reconduire rigoureusement la même équipe que contre Saint-Étienne, avec Sessegnon et Jallet chargés d’animer les côtés et Giuly sur le banc. Les Lensois, qui restent sur une bonne série — quatre victoires en cinq rencontres — alignaient quant à eux Akalé et Maoulida, les bannis du début de saison.

Le match commence évidemment bien moins fort que face aux Stéphanois. Les Parisiens peinent à rentrer dans la rencontre ; heureusement, les Lensois aussi. Seul Akalé arrive à mettre en difficulté Armand. C’est finalement au bout d’un quart d’heure de jeu que les Rouge et Bleu se mettent à presser haut et à accélérer. La première grosse occasion est pour Luyindula qui, bien lancé par Jallet, se joue de Chelle grâce à son jeu de corps et frappe en force sur Runje. Erding réussit à placer une tête sur coup franc qui passe au-dessus, et juste avant la mi-temps, un centre de Sessegnon — qui prend de plus en plus ses marques à gauche — passe devant le but sans qu’Armand ou Erding ne puissent le dévier. Le capitaine lensois, Chelle, particulièrement nerveux, s’en prend à Christophe Jallet au retour aux vestiaires à la mi-temps sans raison apparente, créant une grosse échauffourée au milieu de terrain.

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La domination parisienne a été intense en première période, mais malgré de belles intentions, les occasions n’auront pas été suffisamment nombreuses. À la reprise, les Lensois se montrent un peu plus confiants durant les premières minutes, et tentent des frappes de loin qui n’inquiètent pas du tout Edel. Puis les Parisiens reprennent peu à peu le contrôle des opérations, par le biais notamment des montées des latéraux, très présents mais qui manquent toutefois de précision.

L’arbitre de la rencontre, Pascal Viléo, se distingue alors en refusant un penalty à Luyindula pour un ceinturage pourtant évident de Yahia (voir plus bas). Le PSG continue à pousser, et Sessegnon, partant de son côté gauche, réussit à se créer une occasion en dribblant deux joueurs vers l’intérieur et en frappant en force — son pêché mignon. À la 70e minute, c’est enfin la délivrance : Sessegnon centre parfaitement pour Luyindula dans la surface. Le ballon est dégagé, Makelele réalise une récupération haute devant la surface. Il s’appuie sur Erding — qui avait complètement chuté physiquement en seconde période — pour se présenter face au gardien. Là, il réussit un sublime double-contact pied droit, pied gauche qui termine au fond des filets — difficile de savoir si ce geste technique était réellement intentionnel vu que Makelele tombe en frappant le ballon. Le capitaine marque ainsi son premier but sous les couleurs du Paris Saint-Germain (1-0, 70e).

Vu le caractère inoffensif des adversaires, on croit les Parisiens hors de danger, et pourtant, sur leur seule occasion de la rencontre, les Lensois vont égaliser. Une erreur de défense assez classique : Akalé décale Roudet dans la surface, celui-ci réussit un centre brossé au second poteau. Sakho est trop court, Maoulida contrôle de la poitrine et fusille Edel (1-1, 74e). La copie conforme du but marqué par Moreira à l’automne 2003, lors d’un PSG-Lens également, avec Heinze dans le rôle du défenseur trop court.

Ce but met en avant une phase de jeu sur laquelle les Parisiens ne sont jamais à l’aise : un centre qui vient de la droite de la défense et part au second poteau. Avec une faille récurrente chez Mamadou Sakho : il a tendance à se focaliser sur le ballon et à ne pas suivre l’attaquant qui part dans son dos. Enfin, pour ceux qui s’interrogeraient sur l’absence d’Armand sur cette phase de jeu : le but trouve son origine dans une perte de balle de Sessegnon côté gauche, alors qu’Armand était monté pour créer le surnombre. Avoir un latéral qui monte — ce que fait Armand depuis quelques rencontres — provoque malheureusement toujours ce genre d’espace. Mais même malgré cette montée, il n’y avait qu’un attaquant adverse à marquer, et Sakho aurait très bien pu s’en sortir.

Suite à ce but, Paris est sonné et a les jambes coupées. Beaucoup d’efforts avaient été faits pour ouvrir le score, et sur ce terrain gelé, il est difficile de trouver le jus pour l’emporter dans le dernier quart d’heure. Les rentrées de Chantôme, Maurice et Giuly ne changeront rien, Paris n’arrive plus à attaquer, et doit se contenter du nul.

Paris rate une belle occasion de passer dans le haut du tableau : en cas de victoire, les Parisiens auraient été cinquièmes ex aequo avec Lille. Paris doit donc se contenter de la huitième place pour l’instant, et espérer faire un bon résultat à Rennes. Sur la manière, il n’y a pas grand-chose à redire : Paris a dominé, et Paris a tenté dans la mesure du possible. Cela aurait pu suffire sans un réalisme froid des adversaires lensois, qui ont marqué sur leur seul tir cadré du match.

Le résumé de Jour de Foot

On le sait, depuis quelques années, Canal+ a orienté son traitement du football sous un angle le plus éloigné possible du jeu. Désormais, on parle des affaires, des scandales arbitraux, de tous les à-côtés, mais ce qui se passe sur le terrain devient complètement anecdotique.

Le résumé de PSG-Lens lors de Jour de Foot en est encore l’illustration flagrante. Sur les quelques minutes consacrées à la rencontre, nous avons eu droit à de nombreuses images d’Edel avant la rencontre : Edel est descendu du bus, Edel a dit bonjour à des gens, Edels’est échauffé comme d’habitude, c’est donc que tout va bien. Dans le prolongement, la première image de jeu montrée est une prise de balle anodine d’Edel sur corner, pour montrer que le gardien n’est pas déconcentré au point de boxer le ballon dans ses propres filets quand il n’y a pas de danger…

L’action suivante présentée est même surréaliste : une action qui aurait peut-être pu valoir un penalty pour Lens d’après Rouyer. Zoumana Camara fait une main involontaire dans la surface — qui ne valait donc pas un penalty. Surtout, l’arbitre avait sifflé au préalable une semelle de Roudet sur le défenseur parisien. Semelle que les commentateurs ne verront même pas au ralenti. Si la chaîne cryptée voulait envoyer un message contre l’arbitrage vidéo, elle ne pourrait pas mieux s’y prendre.

On a le droit de voir ensuite l’occasion de Luyindula, puis c’est déjà la mi-temps. Le résumé s’attarde alors sur l’échauffourée de fin de période, complètement inintéressante dans ces proportions-là.

Pour la deuxième mi-temps, nous avons le droit aux ralentis pour le penalty non sifflé sur Luyindula, à l’occasion de Sessegnon, au but de Makelele, au but de Maoulida, mais surtout, à un ralenti très utile pour bien lire le message sur la bandelette du buteur lensois. Au passage, on peut s’interroger sur l’utilité de règlements qui interdisent aux joueurs de mettre des messages personnels sur leurs t-shirts pour laisser un pitre dire bonjour à ses amis au travers de bandelettes.

Et voilà, le résumé s’arrête ensuite sur des interviews. Au final, pour un résumé de plusieurs minutes, nous n’aurons eu le droit qu’à quatre actions de football. Le reste aura été polémiques arbitrales et plans inintéressants… Bref, pour voir du football, ce n’est pas Canal+ qu’il faut regarder.

L’arbitrage de Pascal Viléo

Des tribunes, plusieurs actions semblaient litigieuses : Erding et Luyindula se sont effondrés à de multiples reprises dans la surface de réparation, et ce dernier a par ailleurs été fauché alors qu’il se dirigeait vers le but.

Les penalties. En fait, seule une action dans la surface méritait penalty pour le PSG : en début de deuxième période, Luyindula est ceinturé par Yahia dans la surface, mais l’arbitre ne bronche pas. Si Denis Balbir, sur Orange Sport, trouve logique que la faute ne soit pas sanctionnée en raison de la réputation de Luyindula, en prenant pour exemple la faute pourtant véritable obtenue en finale de la coupe de la Ligue contre Lens en 2008, nul doute que la multiplication des accrochages dans la surface ce mercredi soir n’a pas facilité le travail de Viléo. De son côté, le Parisien qualifie cette action de « fait du match » : « Alors qu’il s’apprête à reprendre un centre de Jallet, Luyindula est retenu du bras par Yahia. Mais la faute échappe à l’arbitre, qui n’accorde pas de penalty à Paris. »

Le carton rouge. L’autre motif de contestation pour les spectateurs du Parc des Princes concerne une non-expulsion lensoise. En fin de première mi-temps, Luyindula se fait sécher à l’entrée de la surface. Pascal Viléo ne donne qu’un avertissement à Chelle, alors que le Parisien semble se diriger seul vers le but lensois. En réalité, un autre défenseur était en position de gêner Luyindula. Il ne s’agissait donc pas d’une « occasion de but manifeste » passible d’expulsion aux termes de la douzième loi du jeu [1].

Autres infos autour du match

Stats en vrac

 Cinquième match nul. Cela faisait neuf rencontres — soit deux mois et demi — que le PSG n’avait plus réalisé de match nul. Par ailleurs, tous les matches nuls du PSG cette saison se sont conclus sur le score de 1-1.

 Domicile / extérieur. Sixième à l’extérieur, le Paris SG n’est que dixième à domicile, où il a déjà abandonné neuf points (3 matches nuls, 1 défaite). Au général, les Parisiens sont huitièmes.

 Encore un but encaissé. Pour la 14e fois en 17 rencontres de L1, le PSG a encaissé au moins un but.

 Bilan de Kombouaré contre Lens. Pour son septième match en tant qu’entraîneur face au RC Lens, Antoine Kombouaré a concédé son deuxième match nul. Il a par ailleurs perdu cinq fois… et n’a donc jamais battu les Lensois.

Infos en vrac

 Grand froid. En raison de la vague de froid qui s’abat sur la France depuis plusieurs jours, la pelouse du Parc des Princes a été bâchée dès la fin du match PSG - Saint-Étienne dimanche soir. Il faisait -2°c mercredi soir à Paris.

 Soutien. À son entrée en jeu en toute fin de match, Ludovic Giuly a été ovationné par le public parisien, et son nom longuement scandé.

Retrouvailles

Seul Zoumana Camara (2002-2003) a porté le maillot lensois avant de rejoindre le PSG. Aucun joueur de l’actuel effectif lensois n’est passé par Paris.

Le point sur les suspensions

Averti mercredi soir, Mamadou Sakho sera suspendu en cas de nouveau carton jaune — c’est aussi le cas de Jérémy Clément.

Par ailleurs, Erding et Sessegnon rejoignent la liste des joueurs qui seront menacés à leur prochain avertissement : Camara, Cearà, Giuly, Ngoyi et Traoré.

Banderoles, tribunes et photos

 Fumigènes. Comme annoncé, aucun fumigène n’a été allumé au Virage Auteuil. Seule une torche a brillé à Boulogne côté parisien. Les supporters lensois, en revanche, ont allumé de nombreux fumigènes tout au long du match. Le RCL en fait d’ailleurs la promotion sur son site officiel…

 « Dehors Colony ». C’est désormais une habitude, les dernières minutes ont vu des chants de protestation contre Colony Capital descendre des gradins côté Auteuil.

Les photos des tribunes sont disponibles sur les sites habituels :
 Photos de PSG 1-1 Lens depuis Auteuil
 Photos de PSG 1-1 Lens depuis Boulogne
 le fil dédié au match de Mouvement Ultra.

Le site officiel du Paris SG propose également des photos du match et des tribunes.