Les enseignements du match
Joueur par joueur
Au poste de gardien de but, Salvatore Sirigu a eu un match tranquille. Il a été vigilant sur l’occasion de Mounier et a capté proprement les rares autres tirs cadrés adverses. En championnat et à l’extérieur, c’est le quatrième match consécutif sans but encaissé pour le PSG et son portier italien. En défense centrale, on a vu le capitaine Mamadou Sakho communiquer régulièrement avec l’arbitre et encourager les siens. En bon leader de défense, il a fait plusieurs interventions décisives, dont un beau sauvetage sur une frappe d’Anin, alors que celui-ci était bien placé. Il se fait peut-être éliminer facilement par Mouloungui sur l’occasion de Mounier en début de partie, mais il n’a rien d’autre à se reprocher. À ses côtés, Alex faisait ses débuts sous le maillot parisien. Sa force semble être clairement l’impact physique, et il a par ailleurs tendance à suivre son attaquant lorsque celui-ci décroche au milieu de terrain. Seulement, le Brésilien n’ayant pas effectué de match officiel depuis novembre, il a semblé un peu juste sur certaines interventions. Certainement pour cette raison, il est sorti à la mi-temps. Difficile de situer son niveau, mais disons que pour un joueur hors de forme et qui découvre un nouveau championnat, il ne s’en est pas si mal sorti — les débuts de Lugano avaient été par exemple bien plus inquiétants.
À gauche, Sherrer Maxwell n’a pas eu à trop s’employer pour défendre, les Niçois attaquant surtout de l’autre côté. Il en a profité pour offrir systématiquement une solution de relance sur son côté, et a accompagné les offensives tant que possible. Il a commis quelques petites erreurs de transmission, mais c’est tout le PSG qui a eu du mal à faire circuler le ballon à certains moments de la partie. En fin de rencontre, le PSG jouant quasiment exclusivement dans le camp adverse, il a joué très haut et a offert deux ballons de but à Hoarau. Côté droit, Milan Bisevac avait selon les situations Mouloungui ou Mounier en face de lui, et il a plutôt bien géré cette adversité. En première période, il s’est également employé à participer activement au jeu offensif, avec plusieurs montées généralement inspirées. Repositionné dans l’axe en deuxième période, il a réalisé deux interventions autoritaires sur Mouloungui et a été très tranquille ensuite.
Thiago Motta, impressionnant contre Evian TG, a eu davantage de mal à peser sur la rencontre. Assez difficile à trouver en début de match — les commentateurs de Foot+ ont évoqué un marquage individuel d’Anin sur lui —, le circuit de passes du PSG ne passait pas systématiquement par lui, ce qui peut expliquer les difficultés parisiennes durant la rencontre. Son influence est finalement allée grandissante au fil de la partie, et il termine tout de même la rencontre en étant celui qui a touché le plus de ballons. À noter une excellente passe dans l’intervalle pour Nene en première période et, tout au long de la rencontre, un duel particulièrement âpre avec Civelli sur toutes les phases arrêtées niçoises. Mathieu Bodmer, milieu évoluant plutôt côté gauche, a essayé de beaucoup décrocher en allant chercher les ballons bas, mais dans un match où le défi adverse était surtout physique, il a eu du mal à s’exprimer, et a récupéré très peu de ballons. Dans ce milieu à trois, c’est lui qui a le registre le plus offensif, et il ne l’a pas mis à profit pour soutenir ses attaquants. Probablement son moins bon match sous Ancelotti. Momo Sissoko a essayé de compenser la relative discrétion de ses coéquipiers en couvrant une grande portion du terrain. L’arbitre ayant tendance a beaucoup laisser jouer, il s’en est donné à cœur joie dans les duels avec Digard ou Anin, et a récupéré plusieurs ballons de façon assez spectaculaire — la LFP indique qu’il aurait récupéré 24 ballons en tout.
Pour ce qui est de la ligne offensive, cela n’a pas été franchement fameux. Le milieu de terrain a certes assez peu soutenu les créatifs, mais ceux-ci ont tout de même gâché beaucoup de situations, souvent par imprécision, parfois en raison de mauvais choix. Nene a le mérite d’avoir donné quelques passes bien senties, bien qu’il compte également quelques pertes de balles assez inhabituelles, souvent par manque de communication avec ses partenaires. Mais ce qui est le plus étonnant est que, bien placé, il ne frappe plus en première intention. Déjà contre Evian TG, sa roulette face au portier avait pu surprendre — mais le but validé avait tout fait oublier. Dimanche, que ce soit sur la passe de Motta où, après avoir poussé son ballon, il finit par talonner, ou en fin de match, quand il revient sur ses pas après s’être fermé tout seul le chemin du but, ses choix sont discutables. Surtout, l’ancien Monégasque rechignant à tirer du droit, il est étonnant de le voir si souvent dribbler pour se mettre sur son mauvais pied. Jérémy Ménez, très bon la semaine dernière, a été cette fois-ci proche de ses plus mauvais travers. Il a réalisé quelques belles prises de balle, amorçant des contres, mais ceux-ci ont souvent été ponctués par des mauvais choix, et en sollicitant des relais un peu trop difficile à trouver. Enfin, en pointe, Kevin Gameiro a cadré une frappe après un bel appel mais, en dehors de cette action, sa conduite de balle et ses passes ont été trop approximatives pour qu’il apporte réellement dans le jeu.
Du côté des remplaçants, Christophe Jallet a disputé une mi-temps au poste d’arrière droit. Il a retrouvé Mouloungui, qui lui avait posé beaucoup de problèmes au match aller, mais a finalement joué dans la période où Paris avait le plus le ballon. Il a pu donc se focaliser sur le compartiment offensif de son jeu et s’est surtout distingué par une frappe lourde sur coup franc, qui passe juste à côté. Guillaume Hoarau a quant à lui certainement marqué des points, puisque son entrée a changé en bien le visage de son équipe. Plus facile à trouver que Gameiro, meilleur remiseur, il a poussé les joueurs de couloir à tenter plus de centres. Il s’est crée trois occasions durant sa demi-heure de jeu, et a lancé Nene pour son face-à-face en fin de match. Enfin Blaise Matuidi a joué un gros quart d’heure presque en tant que milieu gauche.
La vidéo du résumé du match
Autres infos autour du match
Stats en vrac
Défense. Après trois victoires 0-1 (Sochaux, Saint-Étienne, Brest), le PSG enchaîne son quatrième déplacement consécutif en L1 sans encaisser de but. (relevé par Alexinho)
Série en cours. Le PSG reste désormais sur onze matches sans défaite toutes compétitions confondues. Le dernier revers des Parisiens remonte au 1er décembre 2011 à Salzbourg (2-0). Sur cette période, Paris compte 9 victoires et 2 matches nuls. « Depuis 2003 et la série de 21 matches d’invincibilité (14 victoires, 7 nuls) du PSG de Vahid Halilhodzic, les Parisiens n’avaient fait mieux qu’à une seule reprise, en 2010/2011, avec 13 matches sans défaite (7 victoires, 6 nuls) », signale Michel Kollar, qui rappelle que les records du club sont de 37 matches en 1993/1994 et de 26 en 1985/1986, les deux saisons à l’issue desquelles Paris a été sacré champion de France.
Fin de série. Le PSG restait sur six victoires consécutives en match officiel — dont cinq sous Carlo Ancelotti —, égalant ainsi les séries de 1985/1986, 1993/1994 et… du début de saison. Il faudra donc patienter pour renouveler les meilleures séries réalisées depuis 1970 : 7 victoires de rang en 1970/1971, en 1983/1984 et en 1995/1996. (source : Michel Kollar)
Infos en vrac
Alex, première. Alex, qui a signé fin janvier au PSG, a disputé son premier match sous ses nouvelles couleurs.
Suspension, suite. « Lugano [sera] suspendu pour la réception de Montpellier le 19 février », assurait le Parisien dimanche dernier. L’Uruguayen n’est en réalité pas suspendu : il ne compte que deux avertissements lors des dix dernières rencontres.
Autres résultats. Montpellier (49 points) revient à une longueur des Parisiens (50) après sa victoire 3-0 contre Ajaccio. Lille et Lyon, battus à domicile respectivement par Bordeaux (4-5) et Caen (1-2), restent troisième et quatrième, à 11 points du PSG.
Réactions
Carlo Ancelotti : « On voulait gagner ce match. Nous avons rencontré des difficultés. Sur la fin, nous avons trois ou quatre opportunités pour arracher la victoire. Le résultat est quand même bon, on ne peut pas gagner tous les matches. Nous avons produit un bon football avec de l’intensité. Nice a bien résisté, avec un bon milieu de terrain. Le résultat est logique. Ce point nous permet de reprendre la tête. La semaine à venir va être importante avec un match de coupe en semaine, et le match contre Montpellier le week-end prochain. » (source : AFP)
René Marsiglia (entraîneur de Nice) : « Un bon point dans plein de domaines. Il fallait se rassurer après notre prestation à Ajaccio. On a osé et on a mis Paris en danger même si nous avons eu un peu peur sur la fin. Dans notre situation, ce résultat devant une grande équipe parisienne constitue une immense satisfaction. Nous sommes fiers de ce que nous avons réussi à faire, de la débauche d’énergie collective et de l’état d’esprit développé pour enlever ce point. Et nous avons retrouvé notre solidité défensive. » (source : AFP)
Salvatore Sirigu : « C’était la première fois que j’allais à Nice. C’était chaud ! Il est difficile de jouer ici. C’était un match très compliqué. On aurait pu marquer, c’est dommage. Il faut continuer comme ça, rester concentré et ne pas se démoraliser. C’est tout de même un point. Face à Montpellier, ce sera un grand match. C’est une soirée importante pour Montpellier et pour nous. » (source : PSG.FR)
Jérémy Ménez : « Nous restions sur une belle série mais, malheureusement, nous n’avons pas pu nous imposer. Les défenseurs et les milieux de terrain ont réalisé un bon travail. Devant, nous avons manqué d’entrain pour faire la différence. On se contente du match nul. C’est toujours un point. On joue face à Montpellier dimanche et il faudra les mettre à quatre points. » (source : PSG.FR)
Côté tribunes…
Affluence. 98 supporters parisiens étaient présents dans le parcage visiteurs dimanche soir, d’après les chiffres communiqués par la LFP.