[20e j.] Un oeil dans le rétro : Bordeaux - PSG

Les Girondins de Bordeaux présentent un excellent bilan général face aux Parisiens, qui restent malgré tout sur une victoire et un match nul lors des trois dernières saisons.

Historique : les stats plus ou moins indispensables…

Bilan des confrontations Bordeaux - PSG en D1 / L1

Bordeaux - PSG à l’extérieur : bilan global défavorable

 En 34 Bordeaux-PSG, le PSG compte 6 victoires, 8 matches nuls et 20 défaites. Ces vingt dernières années, le bilan est même encore pire puisque Paris a obtenu ses quatre premiers succès en Gironde durant les huit premières confrontations. Depuis 1981, le Paris SG ne s’est imposé que deux fois à Bordeaux : en 1988/1989 (0-1) et en 2005/2006 (0-2).

Tous les résultats des Bordeaux-PSG depuis 15 ans en L1

Bordeaux-PSG à l’extérieur : autres chiffres

 18 % de victoires, 59 % de défaites : quel que soit l’angle par lequel sont observés les déplacements du PSG à Bordeaux, le résultat est le même : seules quatre équipes sont plus dangereuses que le FCGB pour le club parisien [1].

 Avec 2,47 buts par match en moyenne, les FCGB-PSG sont légèrement plus prolifiques en buts que la moyenne : lors des autres rencontres du PSG à l’extérieur, la moyenne est de 2,41. Ce sont les Girondins qui font la différence : le détail indique 1,74 but marqué par les Bordelais en moyenne (contre 1,35 par les autres adversaires), et 0,74 but pour le PSG (contre 1,07 face aux autres clubs).

Le PSG contre Bordeaux au total (domicile et extérieur)

 Le bilan du Paris SG contre Bordeaux n’étant pas des plus favorables (près de 30 % de défaites), les Girondins sont globalement l’une des équipes les plus redoutables pour les Parisiens : près d’un match sur deux est gagné par les Bordelais (43 %) ! Seuls Monaco (54 %) et Marseille (44 %) font mieux.

 Avec 1,09 buts marqués en moyenne, Bordeaux est l’une des pires équipes pour les attaquants parisiens, derrière Ajaccio (0,80), Monaco (0,81) et Nantes (1,03). En revanche, Bordeaux marque plus de buts que les autres adversaires du PSG (1,38 pour Bordeaux, vs. 1,13 pour les autres clubs).

Précédentes confrontations en coupes

Les deux clubs se sont rencontrés sept fois lors des différentes coupes ; l’avantage est côté parisien avec cinq qualifications. À noter que le Paris SG a toujours eu l’avantage de jouer à domicile — en dehors de l’époque où la coupe de France se jouait en matches aller/retour, évidemment.

En coupe de la Ligue

Le Paris SG a affronté à deux reprises les Girondins en coupe de la Ligue :

 en 1997/1998, le PSG remporte la coupe de la Ligue aux tirs au but, après un match nul 2-2.

 en 2001/2002, Paris s’incline 0-1 contre Bordeaux en demi-finale.

En coupe de France

Paris et Bordeaux se sont affrontés à cinq reprises depuis 1970 :

 en 1981/1982, le PSG gagne 2-0 au Parc au match aller des quarts de finale, puis perd 2-0 au retour à Lescure. En prolongations, Boubacar permet au Paris SG de se qualifier pour les demi-finales, pour la deuxième fois de son histoire (2-1). Le club parisien remportera l’épreuve quelques semaines plus tard, ce sera son premier trophée !

 en 1985/1986, le futur champion de France butte son Bordeaux en demi-finales : après avoir fait match nul 1-1 au Parc, le PSG perd 2-1 à Bordeaux. C’est la seule fois que le FCGB éliminera Paris en coupe de France. Bordeaux gagnera la coupe de France cette saison-là.

 en 1992/1993, le PSG élimine Bordeaux 2-0 en quarts de finale, et gagnera l’épreuve pour la troisième fois peu de temps après.

 en 2002/2003, le PSG élimine à nouveau Bordeaux 2-0, cette fois en demi-finale. Mais Auxerre — bien aidé par Bertrand Layec — privera le PSG d’un nouveau succès en finale.

 en 2004/2005, en seizièmes de finale, le PSG l’emportera 3-1 après prolongations, après avoir égalisé dans les dernières minutes du temps règlementaire. Le PSG tombera au tour suivant, à Auxerre.

Histoires de Bordeaux - PSG

27 mai 1995, 37e journée de D1 : 3-0

Malgré un excellent parcours en Ligue des Champions — qui les mènera jusqu’en demi-finale — et des victoires en coupe de France et en coupe de la Ligue, la saison du PSG est marquée par son incapacité à conserver son titre de Champion de France. Après une lourde défaite 4-0 à Rennes au début de ce mois de mai, cette nouvelle débâcle 3-0 lors de l’avant-dernière journée fera office de goutte d’eau pour les supporters parisiens.

Quelques jours plus tard, la réception du Havre sera l’occasion d’exprimer via de nombreuses banderoles le mécontentement du Parc des Princes. L’une d’elles fera référence à ce match de Bordeaux : « 0-4, 0-3, vous nous prenez pour des cons ? »

11 mai 1996, 37e journée de D1 : 2-2

Trois jours après sa victoire en coupe d’Europe, le PSG se déplace à Bordeaux lors de l’avant-dernière journée du championnat de France. Ce match restera notamment célèbre pour le but inscrit par Oumar Dieng — le seul marqué par le défenseur avec le club parisien en D1 —, une superbe frappe lointaine en demi-volée !

Le point du match nul permet au PSG de reprendre la deuxième place, qu’il conservera en écrasant Bastia 5-1 lors de l’ultime journée.

16 novembre 1996, 18e journée de D1 : 5-3

Alors qu’il n’avait encaissé que 7 buts au cours des 17 premières journées de D1, le PSG en encaisse 5 en une seule soirée à Bordeaux : menés 2-0 après une demi-heure de jeu, les Parisiens reviennent à 2-2 juste avant la mi-temps grâce à Loko puis Rai. Après que les Girondins ont repris l’avantage en début de seconde période, Dely Valdès remet une nouvelle fois les deux équipes à égalité à l’heure de jeu (3-3).

Mais ce score de parité ne tiendra pas longtemps : en fin de match, Bordeaux inscrit deux nouveaux buts — dont un de Kaba Diawara — et infligent finalement au PSG une lourde défaite 5-3. Le club parisien perdra sa place de leader trois matches plus tard, pour ne plus lâcher la deuxième place jusqu’à la fin de la saison.

8 août 1998, 1re journée de D1 : 3-1

Pour la reprise du championnat de France, c’est un PSG nouvelle version qui se déplace au Parc Lescure. Après sept années au club, le président Denisot a laissé sa place à son collègue Charles Biétry, qui a nommé Alain Giresse au poste d’entraîneur. De nombreux joueurs cadres s’en sont allés, les nouveaux visages — déjà aperçus une semaine plus tôt lors du Trophée des Champions face à Lens [2] — s’appellent Yann Lachuer, Bruno Carotti, Nicolas Laspalles, Nicolas Ouédec et surtout Jay-Jay Okocha qui vient tout juste d’arriver pour la somme record à l’époque de 100 MF. Joueur cher qui avait déjà brillé sur les pelouses françaises quelques mois plus tôt : lors de la coupe du monde 1998, ses gestes techniques improbables ont fait beaucoup de bruit. Ce soir-là, Okocha débute sur le banc.

Au cours de la première période, un coup du sort est favorable aux Parisiens : le capitaine adverse Michel Pavon est expulsé à la 35e minute pour un deuxième carton jaune. Mais la supériorité numérique est de courte durée, Bruno Carotti se faisant à son tour montrer le chemin des vestiaires, dix minutes plus tard, et pour la même raison.

Ce sont les Parisiens qui réagissent le moins bien à ces événements : en deuxième mi-temps, Lilian Laslandes (1-0) et Sylvain Wiltord (2-0) marquent coup sur coup pour Bordeaux. Alain Giresse réagit et lance son meneur de jeu nigérian. Celui-ci, sur son premier ballon, dribble deux joueurs et frappe de trente mètres… en pleine lucarne de Ramé ! Le portier bordelais, surpris par la trajectoire, fait mine de laisser sortir le cuir (2-1). Ce geste ne sera cependant pas décisif puisqu’en toute fin de match Ali Benarbia, la recrue phare des Girondins, scelle le score (3-1).

Les Bordelais lancent leur saison, qui les verra couronnés Champions. Pour les Parisiens, ce n’est pas encore trop grave. Mais ce but exceptionnel d’Okocha, qui sera énormément mis en avant, lui sera finalement assez préjudiciable — il le dira lui-même —, puisque tous les yeux seront ensuite braqués sur lui, guettant l’exploit à à chacune de ses prises de balle, ce qui n’arrivera pas si souvent. Et il faudra attendre un an avant de le voir devenir un joueur régulier.

16 janvier 2000, 22e journée de D1 : 1-1

À mi-saison, les deux équipes se trouvent dans le haut du tableau. Paris à la deuxième place, et Bordeaux à la sixième, mais bien loin du leader monégasque — inarrêtable cette saison-là. Ce match marque le retour de Christophe Dugarry au Parc Lescure, quelques années après avoir quitté la Gironde pour des expériences infructueuses à l’étranger ou à l’OM. Loin de ces considérations sportives, l’avant-match a surtout été marqué par un drame du côté des Parisiens : le défenseur Bruno Carotti a perdu son enfant de deux ans la semaine précédent le match. Il n’est évidemment pas du match, et c’est le jeune Patrice Grillon qui effectue sa seule apparition sur le banc du PSG [3].

Ce sont donc des Parisiens ornés d’un brassard noir, et refusant toutes les interviews, qui commencent le match. Ils le commencent bien puisqu’à la douzième minute, l’attaquant brésilien Christian, qui est dans la forme de sa vie [4], ouvre le score sur un service d’Igor Yanovski (0-1). Les Bordelais parviennent à égaliser par l’intermédiaire de Laslandes, qui reprend à l’entrée de la surface un amorti de la poitrine de Dugarry (1-1).

Juste après la reprise, ce même Dugarry file vers le but quand le défenseur parisien Cesar le tire par le maillot, préférant ainsi se faire expulser plutôt que d’encaisser un autre but. La suite du match lui donne raison puisque malgré d’énormes occasions girondines, les Parisiens tiennent le nul, notamment grâce à Nicolas Laspalles : très affecté par le drame vécu par son ami Carotti, il était surmotivé pour ne pas perdre ce match. À noter que durant le match, Philippe Bergeroo a offert à Fabrice Abriel ses premières minutes en professionnel.

Suite à cette rencontre, Carotti partira expressément en prêt à Saint-Étienne pour changer d’environnement ; Cesar, suspendu, ne réintégrera plus le onze de départ ; un autre défenseur central de métier, Godwin Okpara, étant déjà parti à la CAN, le PSG recrutera en toute hâte le prometteur défenseur Talal El Karkouri, qui débutera la semaine suivante face à Strasbourg.

11 mai 2004, 36e journée de D1 : 3-0

Le PSG est encore en course pour le titre mais cela s’avère assez périlleux : non seulement l’équipe parisienne doit faire un sans-faute, mais en plus, elle doit espérer un gros fléchissement à la fois des Monégasques et des Lyonnais. Autre problème, les défenseurs Pierre-Fanfan et Juan Pablo Sorin — celui-ci étant un porte-bonheur pour le PSG puisqu’il n’y a jamais connu la défaite — sont suspendus. Halilhodzic replace Heinze au centre et aligne donc un couloir gauche El Karkouri-Boskovic…

Et forcément, c’est de ce côté-là que les Girondins s’en donnent à cœur-joie. Après une période d’observation, Pascal Feindouno reprend de volée un centre de Jurietti et ouvre le score. Juste avant la mi-temps, Reinaldo se fait faucher en pleine surface et obtient un penalty. L’attaquant parisien Pauleta refusant de tirer les penalties depuis certains échecs récents dans l’exercice, c’est le capitaine Déhu qui prend ses responsabilités, mais Ramé repousse la tentative.

En deuxième mi-temps, Feindouno est lancé en profondeur et fusille Alonzo pour le doublé. Halilhodzic fait alors rentrer Ljuboja et le PSG obtient un deuxième penalty, consécutif à une faute de Caneira sur Pauleta. Le Serbe veut le transformer, mais Reinaldo vient lui chiper la balle. S’en suit une dispute entre les deux joueurs, et Déhu intervient : il tranche en faveur de Reinaldo… qui voit son tir au but à son tour repoussé par Ramé. Il est à noter que Ramé avait déjà repoussé un penalty de Pauleta au match aller. Dans la foulée, Chamakh marque un troisième but anecdotique, mais cette défaite est cruelle.

À la suite de ce match, le PSG parviendra quand même à passer devant Monaco, et n’aura pas trop de regrets, puisque même avec une victoire en Gironde, Lyon aurait de toute façon été champion. L’incident Reinaldo-Ljuboja aura au moins le mérite d’affirmer Pauleta comme l’unique tireur de penalty.

20 novembre 2005, 15e journée de L1 : 0-2

C’est un PSG faible en déplacement qui va défier une équipe qui lui réussit très mal, Bordeaux, deuxième du championnat avec la meilleure défense, façonnée par Ricardo. Autant dire que Laurent Fournier, qui est déjà discuté malgré de bons résultats, est devant une tâche particulièrement compliquée ce soir-là. Considérant que certains de ses joueurs ne sont pas à la hauteur, l’entraîneur parisien tranche dans le vif et place Bonaventure Kalou et Modeste M’Bami, joueurs les moins en forme, sur le banc, et remodèle complètement son équipe en alignant un 4-3-3 avec Armand en milieu défensif et Pancrate sur le côté droit.

Et son coup tactique réussit puisqu’il n’y a pas vraiment de match, les jeunes Girondins prometteurs Mavuba et Marange sont inexistants, et Vikash Dhorasoo réalise un véritable récital au milieu de terrain. L’ouverture du score parisienne intervient logiquement en première période : suite à un coup-franc mal renvoyé, Dhorasoo lance David Rozehnal dans la surface. Ce dernier réalise une louche de l’extérieur du pied en première intention pour Mario Yepes, esseulé, qui ajuste tranquillement sa tête. Une passe décisive d’un défenseur central pour un autre, c’est peu commun !

En deuxième période, c’est l’ancien Girondin Pauleta qui clôt la marque. Il profite d’un nouveau bon travail de Dhorasoo pour se retrouver face au but, à l’extérieur de la surface, feinte la frappe, s’avance et enroule son ballon de telle sorte que Ramé n’y puisse rien. Bien évidemment, Pauleta reste sobre dans sa joie, respectant ainsi son ancien club.

Après une dernière occasion franche de Landrin, le PSG s’impose donc. Fournier réalise un gros coup d’entraîneur, et prend la deuxième place à Bordeaux. Cette victoire ne sera cependant pas confirmée puisque des Lensois hyper-réalistes viendront s’imposer au Parc des Princes la semaine suivante… et Fournier sera licencié fin décembre par un des présidents les plus détestables du PSG, Pierre Blayau.

2 mars 2008 , 27e journée de L1 : 3-0

Dernière opposition entre les deux équipes à Bordeaux, et comme souvent, ce n’est pas un bon souvenir. Le PSG est en lutte pour le maintien et Bordeaux pour le titre, mais la différence n’est pas flagrante sur le terrain : les équipes font jeu égal.

Cependant, Bordeaux bénéficie en plus d’un homme très en forme, le Brésilien Wendel. Il réalise ce soir-là un triplé exceptionnel : une frappe à l’entrée de la surface en lucarne, une déviation astucieuse sur un centre, et une tête surpuissante aux 18 mètres. Des buts imparables.

Pourtant, l’incomparable Pierre Menès écrira la chose suivante sur son blog :

À Bordeaux, j’ai longtemps cru qu’on allait avoir droit au 4e 0-0 consécutif en deux dimanches de Ligue 1, mais c’était sans compter sur Wendel et… Landreau, bien sûr ! Pour son 400e match en L1, le gardien parisien savait qu’il serait surveillé avec acuité ce soir. Résultat des courses : trois frappes bordelaises cadrées, trois buts !

Sur le premier, la frappe de Wendel est puissante, OK. Mais elle est à mi-hauteur et pas loin du centre du but. Sur le second, on voit clairement Micka lever les bras, genre « C’est bon les gars, elle passe à côté ». Dommage… Enfin sur le troisième, il se prend un but de la tête hors de la surface, ce qui arrive une fois tous les dix ans. Quant (sic) ça veut pas…

Il faut dire qu’à l’époque, dénigrer Landreau était un devoir dans la charte des journalistes sportifs. Ainsi, même sur les buts que n’importe quel gardien aurait encaissé, Landreau est fautif, quoi qu’il arrive…

Joueurs en commun au Paris SG et à Bordeaux [5]

Un oeil dans le rétro : PSG-Bordeaux