[CDF] Retour sur Angers 1-3 PSG (vidéos)

Les enseignements du match

Quand l’attaque va, tout va

En coupe de France, le PSG est rarement tombé sur une équipe de division inférieure faisant preuve d’un aussi bon état d’esprit qu’Angers. Pas de plan visant à démolir les chevilles de Nenê, pas d’intention de jouer à dix derrière, pas la nécessité de râler après chaque décision arbitrale, et une vraie volonté de jouer au ballon. Cela a donné un match très agréable à regarder, ce qui n’est pas si souvent le cas dans cette compétition.

Le PSG a naturellement profité de ce climat propice au jeu pour s’imposer, et certains éléments offensifs du club ont confirmé qu’ils revenaient en forme pour la dernière ligne droite du championnat. L’analyse est simple : ce sont les buteurs qui se sont mis en avant. Le premier d’entre eux, Mathieu Bodmer, dans sa désormais traditionnelle position de meneur de jeu, a ouvert le score d’un bel extérieur du droit. Mais ce n’est pas tout, puisque durant toute la rencontre, Bodmer a tenté des gestes de classe. Bien sûr, cela peut agacer puisque parfois, à la place d’une frappe élégante, on pourrait souhaiter qu’il soit plus efficace en adressant une frappe de mule. Mais c’est cette particularité qui, s’il est dans un bon jour, permet au jeu parisien de se fluidifier : sur les deux buts suivants, il adresse une passe parfaite pour Nenê, et ouvre pour le même homme sur le troisième.

Le Brésilien Nenê, justement, a très sûrement été l’homme de la rencontre. Les dribbles étaient efficaces, et les gestes emprunts d’une réelle confiance. Il n’y a qu’à voir sa frappe qui atterrit sur la barre transversale : Nenê se lève lui-même la balle pour effectuer la demi-volée ; quel joueur un peu en-dedans oserait tenter un tel geste ? Le numéro 10 parisien a également retrouvé le chemin du but d’une belle volée — tous les Parisiens sont venus faire une montagne humaine sur l’heureux buteur —, son premier depuis début janvier. Il est également passeur décisif à deux reprises, ce qui porte à 16 son total sur la saison — dont 12 depuis début janvier, période de son supposé déclin. Sa fiche de statistique reste quoi qu’il arrive exceptionnel, puisqu’avec 19 réalisations, il est également co-meilleur buteur du club.

Celui qui partage ce titre honorifique avec lui est Guillaume Hoarau. Après son excellent match contre Lyon, il semble revenir au niveau qui était le sien il y a deux saisons. À nouveau souverain dans le jeu aérien — sa tête pas évidente à prendre qui atterrit sur le poteau en est un exemple —, Hoarau a fait preuve de son sens du collectif avec ses traditionnelles remises et gestes défensifs qui soulagent tout le monde. Il a donc également fini par marquer son dix-neuvième but toutes compétitions confondues. Ce n’était certes qu’Angers en face, mais ces prestations ne peuvent être que prometteuses pour la suite.

Le paradoxe défensif

Dimanche, contre Lyon, les défenseurs axiaux parisiens se sont particulièrement distingués en maîtrisant Bafétimbi Gomis, qui fait partie des références de L1 dans le jeu dos au but. Face à un joueur pourtant du même profil, Fodé Doré, la charnière centrale s’est montrée bien plus en difficulté ce mercredi. Le Congolais d’1m93 a énormément gêné les Parisiens, en jouant juste et en remisant. Même s’il ne s’est pas lui-même montré dangereux, sa seule présence a libéré ses coéquipiers de tout marquage : la plupart des occasions angevines — dont le but — venaient de centres lors desquels toute l’arrière-garde parisienne s’était focalisée sur le grand attaquant.

Face à sa protection de balle, les Parisiens ont même concédé plusieurs coups francs, de façon assez inhabituelle. Et une fois n’est pas coutume, c’est Mamadou Sakho qui a semblé être le plus en difficulté. Il n’a pas fait un mauvais match, loin de là, mais on l’a senti un peu plus limite qu’à l’accoutumée pour gérer son duel tout au long de la rencontre. Rien de bien grave, quand on enchaîne les matches exceptionnels, on a bien le droit d’en faire un un peu plus quelconque. Étonnamment, Zoumana Camara s’est lui montré bien plus serein face à cette adversité, et l’hypothèse que sa titularisation face à Lyon en amène d’autres prend de plus en plus d’épaisseur.

Les vidéos de tous les buts du match

Autres infos autour du match

Stats en vrac : le PSG en coupe de France

 6 finales sur 9 ! Le PSG disputera la finale de la coupe de France pour la sixième fois en neuf saisons. Sur cette période, Paris compte 3 victoires (2004, 2006, 2010) et 2 finales (2003, 2008). Depuis 1993, le PSG s’est qualifié pour la finale de la coupe de France en moyenne une année sur deux.

 12 qualifications en 14 demis. Sur 14 demi-finales de coupe de France disputées depuis 1975, le PSG n’a été éliminé que deux fois : en 1974/1975 et en 1985/1986. Paris reste ainsi sur neuf demi-finales victorieuses consécutives !

 Record de finales. Le PSG détient le record du nombre de finales de coupe de France disputées depuis 1970 : 12 (1982, 1983, 1985, 1993, 1995, 1998, 2003, 2004, 2006, 2008, 2010, 2011). Depuis la création de la coupe de France en 1918, le PSG est le deuxième club le plus souvent finaliste (12), derrière Marseille (18, dont 8 depuis 1970).

 Habitué. Le PSG est le club français ayant disputé le plus grand nombre de matches au Stade de France : 7 finales de coupe de France (1998, 2003, 2004, 2006, 2008, 2010, 2011) et 3 finales de coupe de la Ligue (1998, 2000, 2008). Soit 10 finales en 13 ans.

 Parcours. Lorsqu’il a gagné la coupe de France, le PSG a toujours affronté au moins deux clubs de L1 et deux clubs de division inférieure. Ce serait encore le cas cette saison, avec Lens et Lille pour la L1 ; Agen, Martigues, Le Mans et Angers pour les divisions inférieures.

 11 qualifications consécutives. Le PSG est désormais invaincu depuis 11 matches en coupe de France.

 16 victoires de rang face à la L2. Le PSG a remporté ses 16 derniers matches de coupe de France face à des équipes de L2.

Stats en vrac : l’équipe

 « De la chance au tirage… » Le PSG a éliminé Angers (L2), tombeur de Valenciennes (L1) et Bordeaux (L1), ainsi que Le Mans (L2), qui avait sorti Nancy (L1). Pour que Paris affronte davantage de clubs de L1, il faudrait que ceux-ci… arrêtent de se faire éliminer par des clubs évoluant dans des divisions inférieures.

 Fin de série pour Angers. Le Sco Angers restait sur 14 matches sans défaite, et n’avait encaissé que 5 buts depuis janvier 2011 ! Il s’agit de la meilleure défense de L2.

 Paris carbure en coupe… Le PSG a inscrit 17 buts en 5 matches de coupe de France cette saison, contre 5 encaissés.

 Troisième victoire consécutive. Après des succès à Caen (1-2) puis face à Lyon (1-0), le PSG a assuré à Angers sa troisième victoire d’affilée.

Stats en vrac : les joueurs

 Buteurs et passeurs en série. Guillaume Hoarau et Nenê ont inscrit chacun leur 19e but de la saison toutes compétitions confondues. Le Brésilien compte par ailleurs 16 passes décisives — soit une implication directe sur 35 buts au total ! —, et l’ancien Havrais 8.

 Hoarau tient à la coupe. Guillaume Hoarau a marqué 8 buts lors de ses 6 derniers matches en coupe de France — en incluant la finale de la coupe de France 2010.

 Le mauvais bilan de Nenê en 2011. Nenê a inscrit 1 but et réussi 2 passes décisives mercredi soir — ce qui porte à 12 son total de passes depuis janvier. De son côté, Mathieu Bodmer a réussi 1 but et 1 passe décisive à Angers.

Infos en vrac

 Qualification européenne quasiment assurée. Sauf à ce que Lille termine au-delà de la troisième place et le PSG au-delà de la cinquième — voire de la sixième si Montpellier gagne la coupe de la Ligue et double Paris en L1 —, le PSG a d’ores et déjà assuré sa qualification en coupe d’Europe pour la saison prochaine. Ce serait la première fois depuis 2003 que le club parisien dispute la coupe d’Europe deux saisons de suite.

 Deux PSG-Lille en une semaine. La finale de la coupe de France entre Paris et le Losc, qui aura lieu samedi 14 mai, opposera deux équipes qui se retrouveront le week-end suivant pour la 37e et avant-dernière journée de L1.

 Bordeaux-PSG décalé. La 36e journée de L1 étant prévue dimanche 15 mai, au lendemain de la finale de la coupe de France, le match Bordeaux-PSG sera décalé. Il était prévu qu’il soit repoussé au mardi 17 ou au mercredi 18 mai, mais Lille a fait appel de cette décision, souhaitant jouer son match face à Sochaux mercredi 25 mai. La LFP doit statuer aujourd’hui, selon L’Équipe. (voir Calendrier PSG 2010/2011 : dates et diffusions TV)

 Effet miroir. Le but de Nenê ressemble à celui inscrit par Fabrice Fiorèse lors du match PSG-Le Mans (5-1) en 2003/2004.

Dans la presse

Dominique Sévérac, dans le Parisien du 21 avril 2011 :

Attention, c’est l’équipe du moment ! Vainqueur de Lyon dimanche en championnat, d’Angers hier en demi-finale de la coupe de France, le PSG arrive au sommet à l’heure du sprint final. […] Pareille saison aussi excitante n’a plus peuplé les rêves nocturnes de Paris depuis des lustres. Avec sa face obscure : le PSG peut encore tout perdre : la finale comme le final et terminer 4e voire 5e en Ligue 1, ce que l’on appelle en sport “la place du con”. Désormais, il ne reste que des étapes cruciales sur son parcours. […] C’est le moment de saluer le préparateur physique : quand on voit le deuxième match enchaîné en trois jours par Papus Camara, lui qui n’avait pas joué depuis un mois, on lui tire notre chapeau.

 Performances. Les deux quotidiens spécialisés sont d’accord sur l’essentiel : Mathieu Bodmer et Nenê — « une soirée quasi parfaite pour le Brésilien qui, en plus, n’a pas lésiné sur le repli défensif », estime le Parisien — sont les joueurs les plus en vue mercredi soir, devant Grégory Coupet (« une parade de grande classe »), Guillaume Hoarau, Zoumana Camara et Mamadou Sakho. A contrario, Jérémy Clément a été jugé « un ton en dessous » par L’Équipe ; il obtient la plus mauvaise note dans les deux journaux.

Réactions

 Antoine Kombouaré : « Le deuxième but nous fait énormément de bien. À 1-2, j’ai un peu tremblé. Mais on a été très efficaces, très forts sur les occasions qu’on a jouées, c’est ce qui m’a plu dans la manière dont on abordé ce match. Bien sûr il fallait défendre aussi, mais je tiens à rendre hommage à mes joueurs car c’est un immense exploit de faire deux fois de suite le Stade de France. Il y a eu moins d’intensité sur le plan défensif en début de match, peut-être car Angers a beaucoup de joueurs offensifs. Les attaquants ont marqué, il fallait être patient avec eux, avoir confiance dans leur travail. Ils ont persévéré et c’est une juste récompense. J’espère qu’ils confirmeront. C’est Nêne qui délivre la première passe et il marque, et tous les joueurs ont fait des efforts défensifs. Récupérons d’abord et puis ensuite nous verrons le match de dimanche. J’espère qu’on sera capable de bien clore cette semaine. Il faut rester sur cette dynamique. Le propre des sportifs de haut niveau, c’est de se remettre en question. Confiance oui, mais excès de confiance non. J’espère une belle finale et du jeu. » (source : AFP)

 Guillaume Hoarau : « Cela fait deux finales. C’est donc une belle performance et ça fera une belle affiche pour les supporters. Mais dans le vestiaire, on s’est dit qu’il y avait encore le temps pour y penser. Maintenant, retournons au championnat car un gros match nous attend dimanche à Brest. […] Il est clair que nous avons connu un mois de mars assez compliqué. On voulait redresser la barre. Et c’est arrivé comme on peut le voir ce soir. Mais notre redressement n’est pas tombé du ciel. C’est dû à beaucoup d’efforts à l’entraînement. […] Ces derniers temps, certains se sont amusés à pointer du doigt nos relations, paraît-il, tendues [avec Nenê]. Eh bien là, nous avons prouvé que tout le monde se fout de savoir qui marque ou qui fait marquer. Ce qui compte, c’est le bonheur collectif de l’équipe. Rien d’autre n’a d’importance. La joie est collective car Paris est une équipe. […] Mon but ? Il me soulage un peu. C’est important pour un attaquant de marquer. Mais je dois bien me mettre dans la tête que ce but-là non plus n’est pas venu par hasard. Il me récompense de tous mes efforts. […] Seul le vainqueur sera heureux. Le travail n’est pas fini. » (source : le Parisien)

 Jean-Louis Garcia (entraîneur d’Angers) : « On ne peut pas contester le fait que le PSG soit plus fort que le Sco mais sur la deuxième mi-temps, on a été plus audacieux, entreprenants. Coupet fait un arrêt exceptionnel, et sur le contre Paris marque. Effectivement, en première mi-temps, on a été un peu timoré, mais en face il y avait un PSG qui a joué très juste. On a quand même montré un visage intéressant avec des intentions de jouer. […] Je pense que les joueurs sont suffisamment lucides pour comprendre qu’il ne s’agit pas contre le PSG d’une contre-performance, que ça ne remet rien en cause pour la suite de la saison. On sort droits dans nos bottes. » (source : Ouest-France)

 Grégory Coupet : « C’était une belle soirée pour le PSG, pour les supporters et tout le monde. Il y a eu un vrai match et une vraie ambiance. Angers a été un adversaire coriace et leur public a été merveilleux. Je suis comblé, on aurait pu perdre ce soir donc je suis doublement satisfait d’aller au Stade de France après une partie comme ça. Avant le week-end précédent, on pouvait douter de notre capacité à aller voir là-haut, mais finalement on est là. On a démontré ce soir des qualités collectives importantes et une envie de démontrer qu’on a du football dans les jambes. […] Au-delà de cette finale, il y a certainement une place qualificative pour la coupe d’Europe, ce n’est pas rien non plus. Avec l’euphorie du moment, on se dit qu’on peut peut-être aller plus haut encore, aller titiller les clubs de devant. La finale ? Il y va y avoir du jeu. Et ça me fait plaisir de retrouver Mika [Landreau], un copain. J’ai une pensée aussi pour Lionel [Letizi, gardien de Nice, éliminé en demi-finale par Lille] parce que ça aurait aussi été sympa de se retrouver entre dinosaures du football. Il y a de l’espoir de voir du beau jeu. » (source : AFP)

Suspensions

Averti samedi soir, Nenê sera suspendu s’il écope d’un nouveau carton jaune d’ici la finale de la coupe de France — Claude Makelele et Mevlüt Erding sont quant à eux en sursis jusqu’à la 35e journée de L1.

Également averti à Angers, Mathieu Bodmer n’est pas sous la menace d’une suspension.

Christophe Jallet sera suspendu contre Valenciennes.

Retrouvailles

Aujourd’hui à Angers, Gaëtan Charbonnier (2008/2009), Alexandre Letellier (formé au club) et Loris Arnaud (formé au club, prêté cette saison) retrouvaient leur ancienne équipe.

Côté tribunes…

 Affluence. 16 484 spectateurs étaient présents au stade Jean-Bouin mercredi soir, d’après les chiffres relayés par le Parisien et L’Équipe.