Les tensions du vestiaire et les résultats du PSG
Il y a maintenant trois semaines, Guillaume Hoarau déclarait à la mi-temps de la rencontre PSG-Montpellier qu’il serait appréciable que « certains arrêtent leur petit numéro ». Nenê semblait alors directement visé par les reproches du Réunionnais. Antoine Kombouaré avait été contraint de recadrer son vestiaire et les choses semblaient s’être tassées. Mais à écouter le gardien parisien Grégory Coupet, tout n’a pas encore été digéré :
C’est sain et humain de dire ce qu’on a sur le cœur. Ce qui me dérange, c’est de ne pas l’assumer derrière. Cette saison, j’ai su dire que j’étais moins bon sans me plaindre des autres. Je me suis fichu des commentaires qui ont suivi. A certains, j’ai envie de déclarer : « Tu dis un truc mais, derrière, ne viens pas dire que tu le penses pas ou que tu t’excuses. » Tout le monde peut critiquer. Mais arrive un moment où il faut balayer devant sa porte et se demander si on est soi-même irréprochable.
Contre Lorient, le PSG a tout à perdre. En cas de victoire, Paris ne serait pas assuré de recoller aux équipes de tête et de se rapprocher du podium. En revanche, en cas de défaite, Paris verrait certainement ses concurrents prendre le large et la cinquième place être fragilisée. Il est donc temps de recadrer définitivement les choses, estime Coupet :
J’ai fait quelques petites interventions récemment. Mais je veux me servir de cette interview pour faire réagir les autres. Contre Lorient, nous n’avons que le droit de gagner. On arrête de parler et on agit. OK, nous avons une vraie force technique et physique. Mais là, il est urgent de l’exprimer.
Il faut qu’on se mette une énorme pression sur ce match. Il est clair qu’il faut réagir avec le couteau entre les dents. On a tout à perdre. Si on ne gagne pas, ce sera terrible. Contre Marseille, nous avons fini le match sans la sensation d’avoir tout donné. Et ça, ça ne va pas.
La concurrence avec Apoula Edel
Face au Benfica, Apoula Edel a encaissé le but de trop, qui a poussé Antoine Kombouaré à modifier la hiérarchie de ses gardiens. Une situation que Grégory Coupet espère enrichissante pour son partenaire :
Je ne l’avais pas du tout anticipé. La veille d’OM-PSG, on a été convoqués l’un après l’autre dans la soirée par le coach. Il m’a dit : « Je te relance. Dans les conditions actuelles, je te sens compétiteur et plein d’envie. » Je n’allais pas refuser le poste. […] [Edel] m’a appelé immédiatement et on en a parlé. Il comprend et il n’y a pas le moindre problème entre nous. Même si j’étais gêné, je lui ai dit que j’étais super content de revenir.
Ce n’est pas une période évidente [pour lui], mais il faut qu’il en profite pour souffler un bon coup. Ce n’est pas la fin de sa carrière. Et il va revenir gonflé à bloc. Même s’il peut partir, je lui conseille d’être piqué au vif et de vouloir montrer à tout le monde qu’il vaut mieux que ça. Il ne doit pas accepter cette situation.
Sa fin de carrière
Si Grégory Coupet parvient à conserver sa place de titulaire au sein des cages parisiennes, il aura la chance de terminer sa carrière professionnelle dans le stade qui l’a vu débuter : Geoffroy-Guichard, à Saint-Étienne. L’ancien Lyonnais y voit plus qu’une pure coïncidence :
Je crois que rien ne m’arrive par hasard. J’ai commencé à Saint-Étienne où le PSG ira pour la dernière journée de L1. Là-bas, j’avais pris la place d’un Camerounais, Joseph-Antoine Bell, et ici c’est un autre Camerounais qui me remplaçait. Et mon premier match pro, je l’ai joué à Angers, notre adversaire en coupe de France ! Je suis donc obsédé par l’idée de jouer mon dernier match à Saint-Étienne et boucler l’histoire. Quand le coach m’a annoncé que je rejouerais, je me suis dit : « Là, j’ai une chance d’être sur la pelouse de Geoffroy-Guichard. » Et plus les semaines s’écoulent avant ma fin de carrière, plus je me rends compte que j’aime mon métier.
Mais cet amour ne sera pas suffisant pour le pousser à prolonger sa carrière d’encore une année. Notamment car son avenir est déjà tout tracé et que le football actuel déplaît au portier :
J’ai trop anticipé les choses. J’ai acheté une maison à Madrid et mes petits sont inscrits à l’école. Je ne reviendrai pas en arrière. […] Est-il exact que j’écris un livre ? Oui. Il sortira fin avril [1]. Cela me fait délirer qu’un éditeur s’intéresse à ma vie. Finir sa carrière par un bouquin, c’est top. En le faisant, j’ai réalisé que mon parcours avait marqué des gens. Et j’ai compris que je n’avais pas une vie anodine. Il n’y aura pas de règlements de comptes, mais ce sera quelque chose de ludique et facile à lire.
[…] En foot, il n’y a plus de légèreté. Que de la tension. J’en ai ras le bol. Ce foot-là, je ne le regretterai pas. Il me saoule. La semaine dernière, j’étais au tournoi de futsal de Bercy. Pendant quatre heures, on n’a entendu que « Leproux enc… » Ma fille était là. J’avais honte. Ce milieu-là est lourd. Beaucoup trop pour moi.
- Grégory Coupet
- Photo Éric Baledent — PSGMAG.NET