[UEFA] Retour sur Benfica Lisbonne 2-1 PSG (vidéos)

Les enseignements du match

Les choix tactiques de Kombouaré

Antoine Kombouaré a pris un gros risque au coup d’envoi de la rencontre : il a fait tourner bien plus qu’attendu, en proposant une ligne défensive intégralement composée de remplaçants. Si les titularisations de Cearà et Camara étaient attendues, celles de Makonda — qui le méritait cependant après sa belle prestation face au Mans — et surtout de Sammy Traoré étaient plus surprenantes. Et la crainte que le PSG souffre dans cette disposition était bien présente.

Mais c’est au milieu de terrain que Paris a pu faire la différence, une bonne partie de la rencontre. L’entraîneur parisien a en effet placé Sylvain Armand en sentinelle devant la défense, laissant Chantôme galoper partout sur le terrain comme à son habitude, et Bodmer à la baguette pour servir ses attaquants. Même si cette dernière disposition a moins bien fonctionné, Bodmer n’étant pas dans un grand jour, cela a permis à Paris d’être bien plus serein tout au long de la rencontre. Avec en plus l’aide de Luyindula et Nenê, qui ne lésinaient pas sur le repli, le bloc parisien a complètement su faire déjouer l’adversaire en première mi-temps.

Et même en seconde période, il aura finalement fallu attendre le dernier quart d’heure pour voir Lisbonne se réveiller. Il faut dire que la blessure de Makonda et la rentrée de Makhedjouf au milieu de terrain — Armand retrouvant son poste originel d’arrière gauche — ont clairement fait perdre à Paris de son assise. Sur la physionomie du match, le coup tactique est bon ; au niveau du résultat, cela n’a pas eu l’effet escompté, puisque Paris rentre avec une défaite — mais aussi un but marqué à l’extérieur. On saura dans une semaine si cette défaite 2-1 était un moindre mal. Mais il faut tout de même reconnaître que ce score n’avait rien d’acquis avant la rencontre.

Sylvain Armand, égal à lui-même

Devenu en quelques mois l’un des meilleurs défenseurs centraux de L1, Sylvain Armand, en bon soldat, a accepté de remplacer Makelele et Clément, tous deux absents, au poste de milieu défensif. Et face à une bonne équipe européenne, Armand n’a pas souffert. Il a été l’homme de base du système défensif qui a fait déjouer Lisbonne en première période. Bien placé, capable de balayer beaucoup de terrain, et adroit balle au pied, le capitaine du soir a agi en vieux briscard de l’entre-jeu, alors que son expérience à ce poste est très maigre.

Même offensivement, il a été l’auteur de quelques actions intéressantes : par exemple son bon centre pour Erding, amenant la meilleure occasion parisienne de la seconde mi-temps. Et en toute fin de rencontre, repositionné arrière gauche, il avait encore le jus pour aller presser l’adversaire près de son point de corner. Tant décrié l’an passé, Sylvain Armand est indiscutablement aujourd’hui l’un des meilleurs joueurs de l’effectif parisien.

Les vidéos de tous les buts du match

Autres infos autour du match

Stats en vrac

 Statistiquement, Paris est en bonne position ! Sur 442 précédents dans les coupes d’Europe depuis la saison 1970/1971, 51 % des équipes qui ont perdu 2-1 à l’extérieur au match aller se sont qualifiées ! (source : L’Équipe)

 Deuxième défaite d’affilée. Le PSG n’avait pas perdu deux matches de suite toutes compétitions confondues depuis le mois d’août dernier.

 Les clubs français ne gagnent jamais à Lisbonne. En 11 confrontations face à des équipes françaises, le Benfica Lisbonne n’a jamais perdu à domicile : le bilan des Portugais est de 7 victoires et 4 matches nuls. Au total, le SBL compte 10 victoires, 5 matches nuls et 6 défaites face à des formations de L1. (source : UEFA.com)

Infos en vrac

 Luyindula blessé, Makonda avait des crampes. « Sorti sur blessure à Lisbonne, Peguy Luyindula souffre d’un traumatisme à la cheville, indique le PSG sur son site officiel. L’attaquant parisien subira des examens complémentaires ce vendredi. » Par ailleurs, Tripy Makonda précise sur PSG.FR qu’il a été remplacé parce qu’il souffrait de crampes : « Quand tu n’enchaînes pas les matches, c’est difficile de participer à des rencontres d’une grande intensité. Je me suis donné à fond ! »

 Audience. Le PSG a encore fait le bonheur de W9 jeudi soir : 1,6 million de téléspectateurs ont regardé le match, soit 7,1 % de part d’audience. (source : tvmag.com)

 Un être vous manque… Le quotidien le Parisien n’est pas paru ce vendredi en raison d’une grève des secrétaires de rédaction, qui protestent contre la suppression de deux postes au sein de leur service, selon la direction du journal citée par l’AFP. Privés de leur relecture habituelle, les articles publiés sur le site du journal sont un florilège de coquilles, fautes d’orthographe (« L’optimisme est générale dans les rangs parisiens ») et autres erreurs typographiques. Des boulettes, aussi : « Sébastien Bazin a assisté à la rencontre aux cotés (sic) de Robin Leproux, le président-délégué du PSG. » Depuis le départ de Canal+, la direction du PSG n’est plus confiée à un président-délégué, mais à un président de plein exercice. En l’occurrence, Leproux est président du directoire du PSG. Enfin le Parisien annonce que, s’il se qualifiait en quarts de finale de la Ligue Europa, le PSG disputerait au moins 61 matches cette saison, battant le record de 1994/1995 (60). En réalité, Paris a joué 45 matches officiels à ce jour, il en resterait 15, ce qui ferait au total 60.

Bilan du PSG en coupes d’Europe

Tous les résultats des 8es de finale

Résultats des matches aller :
 Benfica Lisbonne 2-1 PSG
 Dynamo Kiev 2-0 Manchester City
 FC Twente 3-0 Zénith Saint-Pétersbourg
 CSKA Moscou 0-1 FC Porto
 PSV Eindhoven 0-0 Rangers FC
 Bayer Leverkusen 2-3 Villareal
 Ajax Amsterdam 0-1 Spartak Moscou
 Sporting Braga 1-0 Liverpool

Dans la presse

Frédéric Gouaillard, sur leparisien.fr du 11 mars 2011 :

C’est la question à 1 000 euros que les joueurs parisiens ont dû se poser maintes et maintes fois dans l’avion qui les ramenait cette nuit de Lisbonne (Portugal). Comment perdre un match que l’on a à ce point maîtrisé et même copieusement dominé en première période ? Comment ne pas avoir estourbi une bonne fois pour toutes une équipe de Lisbonne parfois décevante et nantie d’une charnière centrale à ce point navrante ? Comme trop souvent cette saison, la réponse se résume à l’inefficacité récurrente d’un PSG ambitieux dans le jeu mais maladroit dans le dernier geste. […] Mais au-delà de cette deuxième défaite d’affilée après Auxerre en championnat, le club de la capitale peut nourrir l’ambition de rallier les quarts de finale. Le but inscrit par Luyindula, dans un stade de la Luz à moitié plein, couve l’espoir d’une qualification. Au regard des limites affichées par les Lisboètes, cet objectif se situe largement dans les cordes d’un Paris, même remanié comme c’était le cas hier soir. […] Si Paris gère mieux ses fins de période et ses baisses de régime, nul doute qu’il pourra encore faire un bout de chemin dans cette Ligue Europa.

Colin Droniou, dépêche AFP du 11 mars 2011 :

Le PSG, avec un schéma défensif inédit, revient certes battu […] mais le quatrième but de Luyindula dans l’épreuve et ses occasions en 1re période contre Benfica le maintiennent en vie avant le retour dans une semaine. […] Ils peuvent avoir des regrets tant le réalisme les a encore fuis en première période, alors qu’ils ont dominé de la tête et des épaules une équipe surprise par l’original 4-1-4-1 de Kombouaré. […] Après la défaite rageante du PSG à Auxerre (0-1), celle-ci n’est pas du même acabit, mais elle ne fait pas plus ses affaires puisqu’il n’avait pas été battu deux fois d’affilée depuis août et que ce revers risque de laisser des traces dans son mental et son physique. Plus que jamais, s’il ne veut pas perdre tout espoir en L1 et mettre fin à la mauvaise série, Paris devra relever la tête dimanche contre Montpellier.

Jérôme Touboul, dans L’Équipe du 11 mars 2011 :

Pour n’avoir pas su faire fructifier son excellente première mi-temps, le PSG s’est finalement incliné (2-1) à Lisbonne. Ce qui lui laisse malgré tout un réel espoir d’atteindre les quarts de finale jeudi prochain au Parc des Princes. […] Le retour à Paris, jeudi prochain, s’annonce passionnant. […] [Le match aller] aura laissé derrière [lui] deux constats importants. 1. Le goût du PSG pour le jeu n’a d’égal que son déficit dans le dernier geste. Une carence qui pourrait engloutir ses ambitions, en L1 comme sur le front européen. 2. Benfica, même sans être dans un soir inoubliable, a prouvé, par éclairs, qu’il pouvait faire très mal. Pendant une heure, avant que le PSG ne commence à suffoquer, Kombouaré a pu croire que son option du jour — un 4-1-4-1 avec Traoré et Makonda titulaires derrière et Armand devant la défense — serait un coup payant. Au final, ce déplacement au Portugal, le 45e match des Parisiens cette saison, s’est achevé par la première défaite européenne du PSG depuis le barrage retour chez le Maccabi Tel-Aviv (3-4), le 26 août. C’est aussi son deuxième échec d’affilée, après le revers à Auxerre (0-1, samedi), à trois jours d’un match capital contre Montpellier.

 Performances. Le journal le Parisien ne sortant pas en kiosques ce vendredi en raison d’une grève des secrétaires de rédaction, seul L’Équipe a commenté la prestation des joueurs. Le quotidien sportif estime que l’homme-clé du match se nomme Peguy Luyindula : « Il réalisait une première période aboutie. Un but plein de sang-froid, un souci permanent du repositionnement, une justesse de passes. Mais un coup reçu l’a forcé à sortir, ce dont Benfica a profité pour égaliser. […] La sortie du buteur a modifié la physionomie d’une rencontre qui était bien engagée pour Paris. » L’Équipe se montre très satisfait de la défense parisienne, puisque Cearà obtient la meilleure note du match (« il n’a pas perdu un duel et s’est évertué à toujours chercher un partenaire dans les pieds. Un match plein du latéral droit brésilien, propre et agressif »), suivi par Edel (« il ne peut rien sur l’égalisation et est masqué sur le but de Jara. Avant, il avait réalisé deux parades importantes (5e, 31e) et s’était montré précieux dans les airs »), Traoré (« pas de fioriture et pas d’erreur. Un tacle très précieux sur Salvio (58e) a illustré son assurance ») et Makonda. Erding (« un match sérieux, appliqué, au cours duquel il s’est montré disponible ») et Chantôme (« il a abattu un gros travail défensif et a souvent cherché à se projeter vers l’avant ») sont également crédités d’un bon match. Les prestations de Bodmer, Armand, Maurice, Camara et Nenê sont en revanche jugées moyennes, et celle de Maurice mauvaise (« [il] n’a jamais vraiment existé dans cette rencontre »).

Réactions

 Antoine Kombouaré : « On n’a pas été capables de marquer deux ou trois buts en première période et de faire la différence. Le gardien a fait une très grande première mi-temps, et à la pause on est déçu. Si on avait pu marquer un autre but, je pense qu’il n’y aurait plus eu de match. On est déçus de revenir à la mi-temps à 1-1 car ça permet à Benfica de rester en course. On peut être déçus, frustrés, mais ça reste un très bon résultat, c’est ce que j’ai dit aux joueurs. On avait décidé de marquer au moins un but ici, et c’est ce qu’on a fait. La stratégie, c’était de bien défendre et d’exploiter les contres. L’idée était d’avoir une sentinelle devant la défense. Armand était le joueur qui avait le meilleur profil en l’absence de Makelele ou Clément. Il a été très bon, et c’est une expérience très intéressante. […] En fin de match, on a trop reculé, physiquement on a baissé le pied et on a eu du mal à tenir le ballon. Il y a des joueurs qui enchaînent les matches, donc physiquement c’est compliqué, et d’autres manquent de compétition. Malgré tout, ils ont fait un bon match. Maintenant, il faut finir le travail. J’espère qu’on sera capable de renverser la tendance dans une semaine. Écraser Benfica 1-0, ça me plairait. On sait que ce sera une partie difficile dans un contexte compliqué, avec la présence de nombreux supporters portugais. Mais on y est préparés. Avant, on va replonger dans le championnat de France avec l’idée de tout faire pour battre Montpellier. » (sources : L’Équipe, AFP)

 Jorge Jesus (entraîneur du Benfica) : « On a réussi à gagner, ce qui était important. Les trente premières minutes, Paris a très bien contre-attaqué. Les défenseurs du PSG ont très bien joué le coup, notamment Cearà qui a bien bloqué Gaïtan. Il y a aussi un penalty qui n’a pas été sifflé et Luyindula était hors-jeu sur son but. Les arbitres n’ont pas bien analysé le match, c’est dommage, mais on ne peut plus rien faire. Pour le match retour, on jouera aussi pour gagner, de la même manière qu’on l’avait fait à Stuttgart au tour précédent. Avec les nombreux Portugais qui vivent à Paris, on sera aidés. D’ici là, je vais faire souffler certains joueurs et, dimanche prochain, en championnat, on fera tourner une partie de l’effectif. » (sources : L’Équipe, AFP)

Suspensions européennes

Averti jeudi soir, Zoumana Camara sera suspendu s’il écope d’un nouveau carton jaune durant la compétition.

Également avertis, Sylvain Armand, Marcos Cearà et Nenê rejoignent la liste des joueurs ayant reçu un carton jaune jusqu’à présent : Mathieu Bodmer, Guillaume Hoarau, Christophe Jallet et Peguy Luyindula.

Côté tribunes…

 Déplacement. « Cinq supporters parisiens ont été interpellés jeudi soir pendant le match pour ivresse et bagarres », affirme laconiquement le Parisien. De son côté, L’Équipe indique qu’« environ 150 supporters du PSG avaient fait le déplacement hier soir à Lisbonne. Au cours du match, cinq d’entre eux ont été interpellés, deux pour rébellion envers les forces de l’ordre, et trois pour état d’ivresse. À noter que les anciens ultras du virage Auteuil et ceux du kop de Boulogne ont pris soin de ne pas se mélanger. »