[18e j.] Auxerre - PSG : présentation du match

Avant de parler des statistiques des deux équipes et d’évoquer l’arbitre, prenons quelques lignes pour vous rappeler la longue histoire du club bourguignon.

Présentation de l’adversaire

Association de la jeunesse auxerroise, qui êtes-vous ?

Les bases de l’AJA remontent à la création en mars 1887, par l’Abbé Apollinaire Geste, du patronage Saint-Joseph ; l’Abbé Ernest Deschamps en est le premier directeur. Le 4 septembre 1904, Émile Combes (président du Conseil) prononce à Auxerre un discours sur la séparation de l’Église et de l’État. Votée le 5 décembre 1905, cette loi va contraindre Ernest Deschamps, en parallèle à celle sur la liberté d’association de 1901 qui précise qu’« aucune congrégation religieuse ne peut se former sans une autorisation donnée par une loi », à créer une association dans le but d’encadrer la jeunesse afin qu’elle ne s’éloigne pas du droit chemin (ainsi que de la religion). Axée sur la pratique sportive, mais toujours liée à la pratique du culte, l’Association de la jeunesse auxerroise est ainsi née le 29 décembre 1905. L’AJA est alors un club omnisports où l’on pratique notamment la gymnastique, la musique, l’escrime, la boxe française et rapidement le football.

L’AJA va très vite s’affilier à la très catholique Fédération gymnique et sportive des patronages de France (FGSPF). L’AJA survole sa région, et adopte ses couleurs définitives en 1909 : jouant initialement en noir, le club opte pour le blanc et le bleu, les couleurs de la Sainte Vierge. En 1920, l’AJA s’affilie à la FFF en même temps que le football français se structure, quittant la FGSPF. Elle débute au niveau départemental, remportant le titre de Champion de l’Yonne en 1929, et accède au niveau régional en 1931. Le club a des difficultés financières, allant même jusqu’à déclarer forfait pour un déplacement, et décide donc de ne plus jouer au niveau régional.

En 1946, l’AJA est à nouveau Championne de l’Yonne, accédant ainsi à la Division d’Honneur de Bourgogne. Le stade où jouent les Auxerrois est renommé stade de l’Abbé-Deschamps suite au décès du fondateur de la section foot en 1949. Ils y pratiquent un football de qualité et en 1951, ils ratent la montée en championnat de France Amateurs sur tapis vert car leur gardien possède une double licence. Les entraîneurs se succèdent (six en 9 ans), entre temps, un personnage mythique signe sa première licence de minime en 1952 : Guy Roux. 1961 marque son arrivée à la tête de l’équipe, il est alors de retour d’une escapade de 3 ans à Limoges. À ce moment, personne n’imagine que cet entraîneur-joueur de 23 ans sera la pierre angulaire de la future réussite du club. Deux ans plus tard, en 1963, Jean-Claude Hamel accède à la présidence en remplacement de Jean Garnault, élu à la tête de la Ligue de Bourgogne. Jean-Claude Hamel est aujourd’hui toujours en place. Ce passage provoque alors un trouble : en cette fin de saison 1963, l’AJA est reléguée de la DH à la PH, mais Jean Garnault, avant son arrivée à la Ligue, obtient de cette dernière que la DH passe de 12 à 14 clubs, sauvant ainsi l’AJA.

En 1970, l’AJA est promue en D3, et en 1974 en D2 grâce à sa quatrième place – les trois équipes la précédant étant des réserves d’équipes professionnelles, elles n’ont pas le droit d’évoluer en D2. Le centre de formation est créé en 1975, et au gré de ses bons parcours en coupe de France, l’AJA se fait un nom, et atteint même la finale 1979, battue par le FC Nantes. Cette épopée épuise les Auxerrois qui échoueront à la quatrième place pour la seconde saison consécutive. La montée parmi l’élite ne se fera cependant pas attendre : dès 1980, le petit village Bourguignon va découvrir la première division, prenant ainsi le statut professionnel.

Dès sa première saison, l’AJA va faire parler d’elle en s’imposant à Paris contre le PSG (2-3) et au stade Marcel-Saupin contre Nantes, qui n’avait plus perdu un match à domicile depuis 5 ans. En 1982, le centre de formation porte ses fruits : les juniors, emmenés par Daniel Rolland sur la touche, et Jean-Marc Ferreri sur le terrain, remportent la première coupe Gambardella de l’AJA. Les hommes de Guy Roux montent sur le podium en 1984, pour la troisième place, l’attaquant Patrice Garande finit meilleur buteur avec 21 buts. Les Bourguignons comptent alors plusieurs internationaux dans leurs rangs : Jean-Marc Ferreri et Joël Bats (Champions d’Europe 1984) et Patrice Garande (Champion Olympique cette même année à Los Angeles). Cet été marque aussi l’arrivée de Michel N’Gom, international espoir, en provenance du Paris Saint-Germain. Il espère franchir un palier à Auxerre, et cela débute bien puisqu’il marque 5 buts en 10 matches lors de la préparation d’avant-saison. Le dernier week-end avant le début de la compétition, il se rend à Paris pour voir ses anciens coéquipiers, et décède dans un accident de la route. Cette même saison, l’AJA découvre la coupe d’Europe, et sera éliminée dès le premier tour par le Sporting Portugal, après prolongations. Auxerre termine la saison à la quatrième place, mais accède tout de même à l’UEFA grâce à Monaco, qui s’est classé troisième mais qui a également remporté la coupe de France.

Joël Bats rejoint le PSG en 1985, c’est Bruno Martini qui prend sa succession. En UEFA, le parcours est aussi court que la saison précédente en héritant du Milan AC. À cette période, un nouveau joueur formé au club et qui fera parler de lui sur la scène internationale émerge : Éric Cantona. Après une nouvelle élimination au premier tour en 1987, les Bourguignons réalisent leur premier beau parcours en 1989/1990 : ils atteignent les quarts de finale et sont éliminés par la Fiorentina. À la fin de la saison, les dirigeants vendent Basile Boli à l’OM et recrutent Enzo Scifo et Alain Roche.

En 1992/1993, l’AJA, qui a vendu Alain Roche à Paris et Jean-Marc Ferreri à l’OM, va réaliser son plus beau parcours en coupe d’Europe. Ils atteignent la demi-finale contre le Borussia Dortmund après avoir éliminé notamment le Standard de Liège et l’Ajax Amsterdam, tenant du titre. Le duel contre les Allemands est serré, ils se qualifieront aux tirs au but (2-0 ; 0-2, 6 t.a.b. à 5), Stéphane Mahé ratant l’ultime tir. Bien que terminant sixième, l’AJA est de nouveau qualifié en coupe UEFA suite à l’affaire OM-VA, mais les Ajaïstes ne feront qu’un petit tour, éliminés par le Tenerife de Fernando Redondo. Ils se rattrapent en championnat en décrochant la troisième place, et en remportant la première coupe de France de l’histoire de l’AJA (1994).

En 1995, Mahé, Martini et Verlaat quittent le club, Stéphane Guivarc’h et Laurent Blanc arrivent. Cette saison sera jusqu’au bout un duel à distance avec le PSG. Le 16 décembre 1995, le PSG compte 10 points d’avance sur l’AJA avant la dernière journée signifiant la trêve hivernale. Les Parisiens s’inclinent trois fois de suite (à Monaco, contre Montpellier et à Strasbourg), Auxerre en profite alors pour recoller à 3 points, avec un match en retard. En parallèle, ils vont même éliminer ces mêmes Parisiens en coupe de France en huitièmes. Quand le PSG se déplace à Auxerre pour la 32e journée, les Bourguignons comptent 5 points de retard sur les Parisiens, qui viennent d’éliminer Parme en quarts de finale de la coupe des Coupes. L’AJA s’impose 3-0 et s’empare de la tête du classement la journée suivante. Elle ne la quittera plus et remportera donc son premier et unique titre de Champion de France devant des Parisiens qui eux remporteront la coupe des Coupes. À ce titre de Champion, les Auxerrois vont ajouter cette saison une deuxième coupe de France à leur palmarès, en dominant Nîmes en finale (2-1).

Après cet imprévisible doublé, l’AJA perd trois de ses cadres : Laurent Blanc, Christophe Cocard et Corentin Martins. Pour sa première participation à la Ligue des Champions, l’AJA atteint les quarts en s’imposant à l’Ajax et aux Glasgow Rangers lors de la phase de poules. Ils retrouvent alors à nouveau le Borussia — futur vainqueur de l’épreuve —, et se font éliminer en s’estimant lésés par un but refusé à Lilian Laslandes, marqué sur un retourné acrobatique. En 1997/1998, l’AJA retrouve l’UEFA via l’Intertoto. La saison est marquée par une élimination en quarts par la Lazio de Rome. Stéphane Guivarc’h, finissant meilleur buteur avec 21 buts, est champion du monde en compagnie de Bernard Diomède et Lionel Charbonnier, Sabri Lamouchi est quant à lui écarté avant le début de la compétition. Guy Roux est alors proche de devenir sélectionneur de l’Équipe de France, mais le président Hamel s’y oppose. Conséquence ou non, la saison 1998/1999 est la plus délicate pour l’AJA, qui ne se sauve qu’à la dernière journée. La fin de saison 2000 marque le départ à la retraite de Guy Roux, remplacé en interne par Daniel Rolland. Il ne restera qu’une seule saison, car Guy Roux, auquel le banc de touche manque, revient. Daniel Rolland restera cependant comme l’entraîneur qui a lancé la génération de Djibril Cissé, Philippe Méxès et Olivier Kapo.

En 2002, après une saison marquée par l’hospitalisation en urgence de Guy Roux, opéré d’un double pontage coronarien, l’AJA finit troisième. Alain Fiard assure l’intérim, et Djibril Cissé remporte son premier titre de meilleur buteur (22 buts), à égalité avec le futur Parisien Pedro Pauleta. Qualifiée pour la seconde fois de son histoire en la Ligue des Champions, l’AJA est ensuite éliminée lors de la phase de poule mais réussit l’exploit de s’imposer 2 buts à 1 contre Arsenal à Highbury, Auxerre est la seule équipe française à s’être imposée dans ce stade. À l’issue de la saison, les Bourguignons remportent la troisième coupe de France du club en battant le PSG en finale.

En 2003/2004, Cissé termine de nouveau meilleur buteur du championnat en ayant inscrit 26 buts, mais à l’issue de cette saison l’AJA perd plusieurs jeunes joueurs : Cissé signe à Liverpool, Méxès à l’AS Roma, Olivier Kapo à la Juve et Boumsong aux Glasgow Rangers. Malgré ces départs, l’AJA remporte la coupe de France 2005. À l’issue du match, et sans surprise, Guy Roux annonce son départ à la retraite. Jacques Santini arrive à Auxerre le 7 juin 2005. Bonaventure Kalou quitte le club pour le PSG, et l’AJA réalise une saison correcte, mais le climat spécial qui règne en Bourgogne ne sied pas à l’ancien sélectionneur, son contrat est résilié en mai 2006, Jean Fernandez prend la suite. En 2007/2008, les Auxerrois connaissent un début de championnat délicat avec six défaites lors des sept premières journées. Le maintien est obtenu à l’occasion de la 37e journée.

La saison 2008/2009 d’Auxerre

Depuis leur neuvième place au soir de la quatrième journée, l’AJA a toujours été classée entre la 10e et la 14e place. Auxerre n’a jamais enchaîné deux victoires consécutives en L1 cette saison.

En coupe de la Ligue, Auxerre a éliminé Toulouse aux tirs au but lors des seizièmes de finale, avant de s’incliner 2-0 sur le terrain de Vannes (L2) au tour suivant.

Autres infos diverses autour d’Auxerre - PSG

L’arbitre du match : Éric Poulat fait son retour

Arbitre fédéral (F2) et ancien international, Éric Poulat (45 ans, Rhône Alpes) dirigera son premier match de L1 cette saison.

Poulat a arbitré 14 matches de L1 et 2 de coupe de la Ligue l’an dernier, dont trois matches du PSG : une victoire à l’extérieur (0-2 au Mans) et deux à domicile (3-0 contre Lens, 3-2 contre Auxerre).

Le 100e match de Paul Le Guen

À Auxerre, Paul Le Guen dirigera son 100e match officiel à la tête du PSG depuis son arrivée en janvier 2007. C’est le premier à atteindre la barre des cent matches depuis Luis Fernandez (2000-2003) [1].

Deux clubs très fair-play

Les joueurs auxerrois n’ont été avertis qu’à 21 reprises cette saison, ce qui fait de l’AJA le deuxième club le plus fair-play de L1. De leur côté, les Parisiens sont cinquièmes avec 27 cartons jaunes. Aucune des deux équipes n’a reçu de carton rouge.

En fin de classement, Grenoble a déjà reçu 33 avertissements et 3 expulsions.

Camara et Ceara sous la menace d’une suspension

Marcos Ceara — pour la dernière fois — et Zoumana Camara sont sous la menace d’une suspension en cas de nouvel avertissement.

Tableau de marche

Les autres matches de la 18e journée :
 Le Mans - Bordeaux
 Nancy - Grenoble
 Sochaux - Caen
 Toulouse - Saint-Étienne
 Valenciennes - Monaco
 Rennes - Nantes
 Le Havre - Lorient
 Nice - Lille
 Lyon - Marseille

Cinquième avec 29 points, le PSG accèdera à la deuxième place en cas de victoire, si Marseille perd tandis que Rennes et Bordeaux ne gagnent pas. A contrario, une défaite pour le faire descendre jusqu’à la huitième place.