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Le club parisien reçoit les Canaris dimanche au Parc des Princes

[PSG-Nantes] Paris face à lui-même

Et si, plus que Nantes, Paris était son propre adversaire ?

samedi 13 septembre 2008, par William Pontin

[PSG-Nantes] Paris face à lui-même

Une analyse objective des dynamiques nantaises et parisiennes donnerait un avantage certain au club de la Capitale. Seulement voilà, cela fait si longtemps que le PSG s’ingénie à faire mentir les pronostiques le concernant que la prudence doit rester de mise. Paris peut tout à fait perdre ce dimanche. Mais s’il gagnait…

Que ce soit au niveau des résultats, du jeu, ou de l’état d’esprit, comparé à Nantes, Paris a jusque là démontré une nette supériorité. De là à affirmer que les Parisiens vont l’emporter dimanche, il y a un pas que les saisons passées n’incitent pas à franchir les yeux fermés.

Logiquement, Paris doit battre Nantes…

Les supporters du PSG ne se lassent pas de consulter le classement de la L1 : pour la première fois depuis le départ de Laurent Fournier, leur club y pointe dans la première moitié. Plus la peine d’attendre le second tableau sur Canal + pour découvrir enfin que le PSG occupe le sixième rang, avec 7 points glanés en trois rencontres. Pendant ce temps-là, Nantes pointe bon dernier, avec un match nul, et pas la moindre victoire au compteur.

Dimanche soir Paris devra donc endosser le chasuble du favori. Dans le jeu, après une montée en puissance contre Bordeaux et Sochaux, le PSG a finalement montré de très belles choses à Caen. Sa capacité à laisser le ballon à l’adversaire avant de le piéger lors de contres ultra rapides, amenés par Giuly et Rothen, les deux compères monégasques, a eu raison des Normands. Battus 1 à 0 sur leur pelouse, les Caennais n’ont échappé à une sévère correction que grâce à la formidable prestation de leur gardien Vincent Planté, et la relative maladresse de Hoarau — le buteur parisien n’ayant pas su concrétiser plusieurs occasions de but pourtant très nettes.

Seulement voilà, contre Nantes, dont le beau jeu ne s’admire plus désormais que sur des VHS fatiguées, Paris ne pourra pas évoluer comme il l’a fait jusqu’ici. Après avoir laissé Bordeaux se casser les dents sur un bloc défensif ultra efficace, puis laissé l’initiative au club local lors de ses deux déplacements consécutifs, là, les Parisiens devront faire le jeu… Or, personne ne sait s’ils en seront capables.

Sans doute dans une volonté de montrer que le monde du football a sa propre conception de la gratitude, après trois journées de championnat, le FCNA s’est séparé du coach qui l’avait ramené en L1. Débarqué à la Jonelière il y a deux semaines, Élie Baup n’aura sans doute pas eu le temps de poser les bases d’un nouveau projet de jeu. La protection des filets nantais, trouvés à neuf reprises par leurs adversaires, devrait être la priorité d’un coach réputé pour ses compositions souvent très défensives. A priori, le Parc des Princes a donc peu de chances de voir déferler en vagues les attaquants venus de l’océan atlantique. Il s’agira surtout pour les Parisiens de réussir à percer le coffre-fort des Canaris, coffre qu’achèvera de bloquer Alonzo. De retour au poste de gardien titulaire pour un match comme il les affectionne, le portier ne fera pas de cadeaux à cet ancien entraîneur qu’il attaque par voie de presse depuis des semaines.

Face à une équipe en manque de repères, peu portée sur l’attaque, et alors qu’il est en confiance, Paris se doit donc logiquement de l’emporter. Le Guen, conscient du défi que son groupe aura à relever a travaillé en huis-clos une nouvelle organisation. Les coéquipiers de Ludovic Giuly devraient passer d’un système prudent, à une seule pointe, à une organisation plus ambitieuse, en 4-4-2, Kezman rejoignant Hoarau en attaque… Mais sans Makélélé, suspendu. L’abattage du milieu récupérateur international manquera donc le jour même où son équipe se déleste pour la première fois d’un joueur dans l’entre-jeu.

… et c’est bien le problème !

Mais plus que sur le terrain, c’est peut-être dans le vestiaire que l’absence de Makélélé se fera ressentir. Le capitaine, emblématique du renouveau de l’état d’esprit parisien, ne pourra apporter sa grinta au groupe en cas d’imprévu. Or, il n’y a pas de match de football qui ne contienne son lot de surprises, parfois bonnes… ou plus souvent mauvaises, en ce qui concerne le PSG de ces deux dernières saisons.

Car si au final il a toujours végété en seconde partie de tableau, en chemin le club de la Capitale a pourtant eu plusieurs occasions de refaire son retard. Seulement voilà, à chaque fois que les conditions semblaient réunies pour les voir retrouver une position plus en rapport avec leur statut, les joueurs rouge et bleu ont sombré corps et biens.

L’exemple le plus frappant, parce qu’il est aussi le plus proche de ce PSG – Nantes, remonte à un an, alors que Paris accueillait Rennes. Comme pour cette cinquième journée, Paris, fort de deux victoires consécutives hors du Parc, avait su amasser de la confiance. Comme pour cette cinquième journée, Paris était favori, fasse à une équipe défensive. Et comme pour cette cinquième journée, Paris rendait hommage à Francis Borelli.

La charge émotionnelle liée à ces commémorations, l’idée qui veut que pour honorer la mémoire du défunt, on a obligation de gagner, rajoutées à un statut de favori que le PSG peine à assumer, tout cela mêlé avait entraîné une mémorable déroute pour les Parisiens. Battus par trois buts à un, les joueurs de Paul Le Guen avaient été ridicules. Ce match coûtant en particulier près de six mois de purgatoire, loin du groupe, à Grégory Bourillon jusque là pourtant titulaire en défense centrale.

Paradoxalement, c’est alors que les clignotants passaient au vert, et quand une victoire aurait enfin permis de creuser un écart avec les poursuivants que Paris a déçu, à chaque fois. Ce qui a manqué au PSG version 2007/2008, c’était cette capacité à remporter ses matches face à des adversaires à sa portée. À gagner, même sans briller, contre les équipes réputées plus faibles, et alors que cela aurait pu le relancer. Un peu comme à Monaco, pour la première journée de ce nouveau championnat. Face à Nantes, toutes ces conditions sont de nouveau remplies pour que le Paris SG se prenne tout seul les pieds dans le tapis. Faut-il pour autant s’attendre à une inévitable douche froide ?

Des promesses, et de l’espoir

Certaines choses ont changé au sein du club parisien depuis l’échec connu au Stade Louis II. Tout d’abord, en battant Bordeaux, Paris a su se montrer très sûr de lui, et réaliste. Cela ne s’était jamais produit la saison passée. Remporter ce match contre une équipe au jeu déjà rodé a ensuite permis aux Parisiens de ne pas douter alors que Sochaux ouvrait la marque sur un penalty inexistant. Alors même que la fragilité mentale était le gros souci du groupe l’an passé. Et contre Caen enfin, Paris a su tenir un score étriqué, là où il avait explosé au printemps.

Les témoignages des joueurs et du staff montrent que les mentalités ne sont plus les mêmes au sein du groupe :

Aujourd’hui, quand on entre sur le terrain, on le fait en montrant les crocs. Il y a une culture de la gagne qui est en train de s’installer. Fabrice Pancrate, le 06/09

On a une équipe, des gars qui se battent les uns pour les autres. C’est un minimum mais c’est essentiel. Paul Le Guen, le 31/08

Tous les cadres sont performants et c’est plus facile pour nous autour, de tirer notre épingle du jeu. Ils nous donnent le ton, notamment notre capitaine qui nous impulse cet état d’esprit d’aller au combat, de ne rien lâcher. […] L’état d’esprit qui règne au sein de l’équipe est très intéressant. Guillaume Hoarau, le 02/09

Après Caen, il ne faut pas s’enflammer car la saison est encore longue. […] On prend conscience qu’on peut être emmerdants à jouer, car on a senti une solidarité et une agressivité. Et, des attaquants aux défenseurs, tout le monde fait des efforts tous ensemble, c’est intéressant. Sylvain Armand, le 04/09

Le fait qu’un joueur comme Armand, désormais bien au fait des particularités parisiennes, rappelle qu’il faut surtout rester les pieds sur terre après la victoire caennaise montre que chacun sait ce qui l’attend. Le match contre Nantes sera déterminant alors que le PSG se lance dans une série de sept matches en moins de trois semaines.

Si Paris venait à briller dimanche, à quelques jours d’un déplacement européen, la confiance durement acquise se verrait consolidée. Or il en faudra de cette force mentale au moment de partir en Turquie affronter Kayserispor et ses supporters enragés, puis Saint-Étienne, qui a d’ores et déjà le couteau sous la gorge en championnat, et enfin Monaco, en coupe de la Ligue. Pas le temps de reprendre son souffle, il faudra enchaîner les rencontres, sans même revenir une fois au Parc.

Les joueurs vivront cette période en vase clos, sur une dynamique qui peut s’avérer positive, pour peu que le match de dimanche se termine sur une victoire nette. Un bon résultat avant cette série de trois déplacements créerait sans doute un effet de groupe très profitable à l’aube d’une semaine décisive. Les Parisiens peuvent ouvrir face à Nantes une page qui ne se refermerait qu’au printemps prochain, dans trois compétitions différentes ! Ils peuvent aussi mettre fin à leurs parcours en UEFA, et en coupe de la Ligue. À eux de gagner contre les Canaris, pour y croire… avant de gagner encore ! Paris possède sa destinée entre ses mains. Il y avait longtemps que ça ne lui était pas arrivé. À lui de saisir l’occasion !

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