Francis Borelli était réputé pour être proche de ses joueurs, mais aussi des supporters. Ses enfants — Lucie et Michel —, des supporters actifs dans les années 1980 — Olivier et Florian —, mais aussi des témoignages d’anonymes piochés sur les forums illustrent les relations particulières de cette grande famille Borelli - Paris SG.
Les joueurs et les supporters ? Des membres de la famille !
Un rapport très proche, très sincère
La quantité effarante de témoignages évoquant les relations très fortes entre le président Borelli et les supporters du Paris SG qui ont fleuri sur les forums Internet et alimenté les discussions de supporters en octobre dernier a de quoi interpeller : ces liens avaient-ils existé avec une telle force par le passé, ou l’émotion a-t-elle amplifié les choses ? Sa fille confirme que la proximité du président Borelli avec les supporters et les joueurs était naturelle et profondément sincère :
J’ai été extrêmement touchée, sensible — et je le suis encore aujourd’hui — aux égards, aux attitudes, aux attentions que tous les supporters ont encore hebdomadairement par rapport à papa, en nous contactant. Il avait un rapport très, très, très proche et très sincère avec les joueurs et les supporters. Je me souviens d’un joueur qui a eu un accident de voiture [Jean-Marc Pilorget, en 1983] : papa a annulé ses vacances, il est arrivé à l’hôpital avec ses valises !
C’étaient — c’est ce qu’on leur a dit, mon frère et moi, lorsqu’on leur a adressé des lettres pour les remercier de leur attention, de tout leur soutien lors du décès de papa — c’étaient vraiment des membres de la famille. Ca peut paraitre un peu idiot et démesuré, mais pour nous, les joueurs et les supporters étaient comme des cousins éloignés, dont on ne connait pas le nom, mais dont on sait qu’ils font partie de la famille. Ca peut paraitre un peu too much, mais je vous assure que c’était ça, c’étaient vraiment ses protégés, c’étaient ses enfants, c’était sa respiration, c’était ce qui faisait qu’il se levait le matin. Il y avait cet échange : il leur donnait, il recevait. C’était extrêmement présent, vraiment. Et ce qui est fantastique, et qui nous touche terriblement — mon frère, même s’il vit à l’étranger, en a des répercussions aussi —, c’est que cet échange, malgré le départ de papa, est toujours là : on sent les supporters qui le manifestent, c’est joli. Papa avait une vraie relation. Donc oui, on en était déjà conscients à l’époque. Les Borelli sont une très grande famille, il y a beaucoup de cousins, etc., mais on avait aussi les supporters, les joueurs. Tous, ils faisaient partie de la famille.
Une proximité normale, naturelle… « Un très bel échange »
Des membres de la famille un peu trop envahissants ? La réponse de Lucie Borelli est limpide :
Je n’ai jamais eu le sentiment, et je crois pas que ce soit le cas aussi bien pour maman que mon frère, que les supporters s’appropriaient papa. On n’a pas le sentiment qu’un oncle ou un cousin s’approprie votre père : on ne se l’approprie pas, ça fait partie de la famille… Nous, ses enfants, on était tout petits quand papa a commencé : moi je suis née là dedans ! Pour moi c’était normal. Je n’ai jamais eu le sentiment qu’ils s’appropriaient quoi que ce soit, ils n’ont rien pris. C’était juste un très bel échange. Personnellement j’étais un peu plus éloignée, en tant que fille pas passionnée par le foot, mais mon frère a eu une famille encore plus grande !
Objectivement, en tant que fille de, il a fallu que j’apprenne à le partager, à défaut de pouvoir partager sa passion. Mais mon frère, qui est passionné de foot également, vous dirait très certainement que ça leur a permis d’être encore plus proches : il était très présent avec papa sur les différents stades. Pour lui ça a été fantastique.
Michel Borelli a tenu à formuler les mêmes remerciements envers tous les supporters qui se sont manifestés :
C’est louable de rendre hommage aux supporters : toutes les manifestations d’affectation, d’amour qu’ils ont démontrées quand papa est décédé, c’était formidable. Il y a beaucoup de gens qui sont venus, pas qu’à Paris, qui ont fait le voyage jusqu’à Toulon, qui voulaient être là, c’était très beau. C’est très très gentil de leur part ; ils lui ont rendu tout l’amour qu’il leur a donné pendant longtemps.
- Enterrement
Président ? Oui, mais supporter avant tout !
Parmi les souvenirs de Francis Borelli raconté par les supporters parisiens, le déplacement à Istanbul en décembre 2000 est sans doute l’un des plus marquants : quelques jours après la débâcle à Sedan (5-1) et le licenciement de Philippe Bergeroo, le Paris SG se déplace en Turquie pour y affronter Galatasaray. Luis Fernandez, le fils spitiruel de Borelli, est le nouvel entraîneur parisien.
À Istanbul, avec les siens : dans le parcage parisien !
Parmi les cinquante supporters à avoir fait le déplacement, un homme dont le visage semble familier… MisterR, vice-président d’une association de supporters, a raconté cette soirée sur le forum de mouvement-ultra :
Monsieur Francis Borelli a débarqué dans le parcage visiteurs de façon quasiment anonyme, au milieu de nous tous, avec un sourire et un bonjour pour chaque personne qui le regardait, car la plupart étions hallucinés de le voir au milieu de nous. Lui signalant notre étonnement de constater sa présence parmi nous, il nous répondit qu’il n’aurait pas voulu rater le retour aux commandes de celui qu’il considérait comme son fils ! Sa présence s’est sue, et Luis est venu le saluer au bas du parcage.
Je me souviens d’un échange :
Mais, Monsieur le Président, pourquoi n’avez-vous pas demandé une place au club, en tribune d’honneur ?
Je ne demande rien à personne, je suis comme vous tous un supporter, passionné. Ma place est ici !C’était ça Francis Borelli…
- Luis vient saluer Francis Borelli, dans le parcage des supporters parisiens à Istanbul
L’explication avancée par Francis Borelli pourrait surprendre ceux qui ne le connaissaient pas. Sa fille confirme pourtant que sa condition de supporter a toujours prévalu, plus que tout autre statut :
Il n’y avait aucun malaise avec les dirigeants du PSG qui aurait pu expliquer qu’ils ne souhaitaient pas le faire participer plus : papa appréciait cette simplicité. Il ne faut pas oublier ses origines. Il était dans son truc : quand il est devenu président du club, c’était extraordinaire, sympathique, merveilleux, mais au départ de l’histoire, c’est juste une passion ! Ce n’est pas une fin en soi, comme certains présidents, pour arriver à être président d’un club. Pour lui, le kif c’est d’aller voir un match de foot, avec des mecs qui aiment la même équipe que lui, et qui vont la soutenir. C’est ça qui lui plaisait. Ce n’est absolument pas un souci de discrétion, c’est juste qu’il était bien avec eux ! C’est là qu’il voulait être. C’est aussi ce qu’il aimait.
Ce qui lui plaisait : être avec des gens comme lui, vibrer ensemble
Lucie Borelli précise encore la véritable passion de son père :
L’image qu’on garde de lui, c’est celle du fameux baiser sur la pelouse. Moi j’aurais aimé, mais malheureusement on ne les a pas ces images-là, l’image de quand il allait dans les tribunes quand il y avait un problème avec les supporters, quand il allait leur parler, qu’il était en direct avec eux. Quand il allait dans les cafés parce qu’il y avait des réunions de supporters et qu’il était avec eux, quand il allait au fin fond de la France ou à l’étranger, pour voir des petits jeunes, il passait trois heures à les regarder s’entrainer… La vraie passion de papa c’était ça. Alors bien sûr il y a le baiser de la pelouse, bien sûr il y a les victoires, bien sûr il y a les manchettes des journaux, mais le vrai truc c’était ça : cette simplicité en rapport avec des gens comme lui, qui aimaient la même chose, qui vibraient ensemble. Et là, il n’y avait pas à savoir qui était président, qui était supporter : on est bien ensemble, on a envie du même truc, et on se fait du bien.
Lors de l’enterrement de papa, les représentants de supporters étaient là, ils étaient jusqu’aux derniers instants tous ensembles. C’était super beau. Et c’est pour ça qu’on dit aussi que c’était vraiment la famille : la famille aussi était là, avec eux.
Ce statut de supporter se retrouvait dans les propos du président. Dans le programme de match de PSG - Bordeaux en juillet 1988, le premier match au Parc de la saison [1], l’éditorial du président débute ainsi : « Nous étions une soixantaine de Parisiens à Metz. […] C’est à ces fidèles parmi les fidèles que je pense aujourd’hui en premier lieu. Bien sûr, en d’autres temps nous aurions été des centaines, sans doute davantage pour un tel déplacement. Cette fois il fallait tenir compte des vacances, de ce match curieusement niché au milieu d’un long week-end de 14 juillet et puis, il y a eu au fil des déconvenues une érosion probable de la cohorte de nos supporters. L’important, c’est que la flamme du PSG ne vacille pas, et que l’histoire d’amaur entre ce club et les Parisiens se perpétue en dépit de tout. »
Francis Borelli et les supporters parisiens
Vous êtes venus en train ? Vous rentrez avec nous, en avion !
Florian, habitué du Parc des Princes depuis les années 1980, nous raconte les principaux souvenirs qu’il garde de Francis Borelli :
Mon plus beau souvenir remonte à la saison 1983/1984. Pour le compte des seizièmes de finale de la Coupe des Coupes, le PSG se rend à Belfast pour y affronter le Glentoran FC. Après un périple en train — 28 heures de transport au total, nous étions partis le lundi soir pour un match le mercredi —, un ami et moi arrivons à l’hôtel des joueurs le jour du match. Le président Borelli nous aperçoit : - Comment êtes-vous arrivés là ?
En train. Après le match on dort à la gare, puis on reprend le train.
Non, non, vous repartez avec nous en avion !Il nous a donné des invitations pour le match, et ils nous ont ramené en avion avec les joueurs. C’était vraiment un rêve !
L’année précédente, après la finale de la coupe de France 1982, vers 5 heures du matin, nous sommes une vingtaine de supporters devant le Pavillon Gabriel, où se trouvent les joueurs, avec le journal du dimanche qu’on vient d’acheter. Borelli vient au balcon, on l’appelle : « Francis on a soif ». Il redescend, avec Luis entre autres, pour nous montrer la coupe, et il nous offre le champagne. C’était « monsieur Francis Borelli ». Un gentleman !
Même scénario en 1983 : à 4 heures du matin, il fera rentrer plusieurs supporters dans le restaurant du Bois de Boulogne où se retrouvent les joueurs.
Il avait vraiment le coeur sur la main. Il était grand seigneur avec les grands — les joueurs, autres présidents — mais aussi avec les petits, les anonymes. On l’a toujours vu venir en tribune lorsqu’il y avait des poblèmes. il n’hésitait pas à monter lui-même, c’était un homme de dialogue. D’ailleurs, sa fin est un peu triste : ses propres supporters qui demandent sa démission, ça fout les boules…
Il voit un supporter parisien à l’extérieur : il fonce vers lui !
Olivier — ORRG pour les habitués des Cahiers du Football — était également présent au Parc des Princes depuis décembre 1982. Il a effectué de nombreux déplacements dans les années 1980, à une époque où le fait de se balader avec une écharpe du Paris SG autour du cou incitait des jeunes supporters à lui demander s’il était un joueur du club. Précieusement conservées, ses archives personnelles et ses souvenirs permettent d’affiner le portrait de Francis Borelli :
Pour l’un de mes premiers déplacements, en décembre 1984, j’assiste au match Toulon - Paris SG en tribune présidentielle. J’étais en vacances dans les environs. Lorsque les joueurs vont s’échauffer, je vois Borelli qui sort du tunnel des vestiaires. Je descends devant le grillage : « président, président ». Il me voit, il fonce alors vers moi : « c’est gentil d’être venu, vous êtes arrivé comment ? » C’est incroyable : son premier réflexe, c’est de me demander comment je suis venu ! Il aurait pu se contenter de me faire un petit signe… Lui, non : il voit un supporter du PSG à Toulon, il est super content donc il se précipite, on se sert la main à travers le grillage. C’est vraiment spontané, il se force pas : j’étais tout seul, il aurait pu m’envoyer balader…
Il n’hésitait pas à se rendre en tribunes pour discuter
En septembre 1985, la saison du titre, le climat était très lourd lorsque le club de la capitale se déplace. Depuis plusieurs matches, les stades adverses étaient dégradés quelques jours avant les matches du PSG, et des lettres de menace parvenaient aux clubs hôtes. Et tout cela intervient quelques mois après le drame du Heysel puis l’interview de Biétry en tribune Boulogne, à la mi-temps de PSG-Toulouse, avec des « gros bras de la tribune », qui « profitent de l’occasion pour vociférer des propos pas toujours cohérents, quand ils ne sont pas carrément nazis », selon la formule de Thierry Berthou dans l’excellent ouvrage Histoire du Paris Saint-Germain FC de 1904 à 1998. Olivier raconte :
Le climat est terrible. Mais finalement, à part nous [une cinquantaine de supporters, dont une partie est en train de créer les Boys], personne n’est venu, il n’y avait pas de hooligan. Nous achetons des places derrière les buts. Les services de sécurité du Havre sont tellement sur les nerfs qu’on se retrouve en fait dans une toute petite tribune, en latéral, à ras du sol : on ne voit rien du tout ! Florian, qui connait Luis, l’appelle et lui demande de faire venir Borelli. Le président vient nous voir dans la tribune, et constate que nous sommes parqués entre la grille et une barricade derrière nous : - Les gars, je suis vraiment désolé qu’ils vous aient mis là, mais on ne peut rien faire. Je vous dédommagerai, je vous donnerai des places pour le prochain match.
Mais on est tous abonnés !
Et bien vous pourrez l’offrir à un copain.Et il nous a effectivement offert une place pour le match suivant, avec un petit mot signé !
- Les supporters parisiens au Havre, à ras du sol
Borelli s’excuse de n’offrir que du pain et de la confiture
Le dernier souvenir d’Olivier nous est également raconté, avec la même précision, par Florian. Dans son livre, Thierry Berthou en parlait également. Souvenirs communs d’Olivier et Florian, donc :
En novembre 1985, les Boys organisent un déplacement à Monaco : une cinquantaine de supporters font le déplacement en car. Après le match (1-1), nous décidons d’aller voir les joueurs à leur hôtel. On y arrive avant les joueurs : on les attend, on leur fait une haie d’honneur, puis ils s’en vont. Et là, il est environ minuit, Borelli arrive : « vous repartez ce soir ? Vous êtes combien ? »
Quelques minutes plus tard, il ressort avec des dizaines de baguettes, et des pots de confiture, en s’excusant : « je suis vraiment désolé, ils n’ont rien d’autre en réserve » ! Il s’était démené pour nous donner à manger avant qu’on ne rentre sur Paris.
Il s’est rendu à l’enterrement d’un supporter, sans le dire
Nouvelle illustration de la relation que Francis Borelli entretenait avec les supporters, grâce à ce souvenir raconté par Michel Borelli, son fils :
Au milieu des années 1980, un proche d’un membre influent du kop est décédé. J’étais avec papa quand il l’a appris : il a tout arrêté sur le champ, il a annulé les rendez-vous qu’il avait le jour de l’enterrement et il a mis un point d’honneur à y aller. C’est quelque chose qu’il n’avait jamais rendu public, il n’en a jamais tiré aucune gloire. Je sais que ça venait vraiment du coeur, ce n’était vraiment pas pour montrer qu’il jouait son rôle de président : c’était l’homme, c’était vraiment l’homme. Il connaissait bien les responsables des différents groupes de supporters, il se sentait proche d’eux. Il m’a dit : « vendredi, il y a un enterrement, tu viens avec moi ». On s’est retrouvé à cet enterrement, bien sûr il n’y avait aucune publicité qui avait été faite, mais je sais que ça avait beaucoup touché les supporters du kop. C’est une anecdote, il y en a beaucoup d’autres dans ce registre.
Une constante entre ce que nous vivions réellement et ce qui était sa réalité d’homme public, c’étaient ses démarches : spontanées, humaines, instinctives, qui venaient vraiment du coeur. C’était un homme généreux.
Autres illustrations de ses relations avec les supporters
Sur les forums Internet, de nombreux supporters ont tenu à témoigner de leurs souvenirs, leurs anecdotes :
« J’étais dans le bureau de Borelli peu après la mort de Michel Ngom. En en parlant, il pleurait pudiquement. […] Je connaissais Borelli pour le boulot mais, à chaque rencontre, après cinq minutes au plus, il ne parlait que du PSG ! Au-delà de son action de président, je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui vivait autant pour le PSG. […] Je l’ai revu à une terrasse de café près du Parc il y a quelques années : affaibli, fatigué, amaigri, mais toujours cette lueur rouge et bleue au fond du regard. » [par canalhistorique]
« Je me souviens d’un après-match à Lille, où nous nous retrouvons sans billet à la gare, à une dizaine. Les flics nous parquent dans un coin pour nous empêcher de monter dans le train, nous nous apprêtons à passer la nuit dehors pour tenter les trains du lendemain. Monsieur Borelli arrive avec tous les joueurs et le staff, et nous paie les billets retour… » [par reilletel]
« Dans les années 1980, alors que j’étais un membre actif du PSG, j’ai assisté à pas mal de réunions avec Borelli. C’était à chaque fois des moments inoubliables, où son charisme et sa gouaille enchantaient tout le monde et faisaient de lui un président admiré et respecté. » [par flamengo]
« Quand des supporters étaient arrétés, Borelli allait au commissariat s’assurer que les policiers respectaient bien les droit des supporters. »
« Il a invité des supporters chez lui, pour déguster le vin dans sa cave. »
Francis Borelli et les dirigeants du Paris SG
Hommage tardif ?
Plusieurs supporters regrettaient que les hommages intervenus en octobre dernier ne lui aient pas été faits avant ; Bob par exemple, sur un forum : « Ce qui fait surtout chier, c’est qu’on est obligé d’attendre qu’il décède pour qu’enfin le club lui rendre hommage. Ce type aurait mérité qu’on lui rendre hommage de son vivant. »
L’hommage qui lui a été rendu était-il trop tardif ? Nous avons posé cette question délicate à sa fille :
Je pense que le principal a été fait. Et puis, à nouveau, papa était très croyant. De par cette croyance, je sais qu’il voit que ça a été fait. Donc c’est pas de son vivant tel que le commun des mortels l’entend, mais il le voit aussi. Ce n’est jamais trop tard pour bien faire.
Le soutien des dirigeants du PSG en question
D’autres, tel ce supporter stéphanois cité sur le forum de Planète PSG, reprochaient aux dirigeants actuels du PSG de ne pas avoir soutenu Francis Borelli comme ils auraient du le faire : « J’ai été amené, pour des raisons professionnelles, à amener des clients au Parc des Princes, en particulier dans la période européenne faste du PSG au début des années 1990. Un soir de victoire brillante du PSG, en quarts de finale, je retrouvais des convives dans une brasserie de la Porte d’Auteuil. L’ambiance dans le quartier était légitimement euphorique compte tenu du contexte. À l’issue du match, je vois arriver un homme seul, qui commente le match avec un serveur. Et qui ne sera jamais rejoint par qui que ce soit au cours de son diner. Dans une soirée où sa place était dans son club, aux côtés de ses successeurs, au moment où le PSG se qualifiait pour les demi-finales de coupe d’Europe, Francis Borelli refaisait le match en toute solitude avec un barman anonyme. Il faudra un jour que les dirigeants successifs du PSG se regardent dans la glace pour avoir laissé tomber un homme à qui ils devaient tant. »
Lucie Borelli a déjà répondu, précédemment, sur la volonté profonde et sincère de son père de prendre place parmi les supporters. Concernant le soutien des dirigeants successifs du Paris SG, sa réponse va à l’encontre des idées reçues :
Je suis restée en contacts très proches avec monsieur Graille puis avec monsieur Cayzac tout au long de la maladie de papa, et je les remercie infiniment de leurs attentions. Ils ont été vraiment exemplaires d’humanité, de gentillesse. Ils avaient sans doute d’autres chats à fouetter, ils ont été franchement super — et soyez gentils, dites-le, parce que c’est important aussi pour les supporters de savoir que leur président, qui était peut-être critiquable à plus d’un égard, en ce qui concerne Francis Borelli ils ont été franchement super. Mes rapports étaient privilégiés avec monsieur Cayzac parce qu’Alain était présent auprès de papa depuis de nombreuses années, c’était un ami, il connait bien mon frère… c’était un rapport un peu différent. Il se trouve que Francis Graille est le premier président que j’ai contacté au début de la maladie de papa. Son soutien, lui qui n’était pas un ami de papa, a été remarquable. Monsieur Graille a été d’une disponibilité, d’une humanité franchement extraordinaires, vraiment.
Nous avons été tenus au courant, et nous avons senti une volonté ferme d’en arriver à ce qui va se passer le 14 septembre. J’ai d’ailleurs envoyé un courrier à monsieur Villeneuve pour le remercier d’avoir, pour ses premiers jours de présidence, permis que cela puisse se faire, et de prendre la suite d’une promesse qui avait été faite puis mise en place par d’autres.
[PSG-Nantes] Parcours de Francis Borelli (1/5) ;
[PSG-Nantes] Qui était Francis Borelli ? (2/5) ;
[PSG-Nantes] L’héritage de F. Borelli au PSG (3/5) ;
[PSG-Nantes] Francis Borelli et le PSG (4/5) ;
[PSG-Nantes] Hommages à Francis Borelli (5/5).