La commission de discipline a infligé à Bruno Dupuis une suspension de cinq ans dont deux années avec sursis d’interdiction de toutes fonctions officielles, de banc de touche et de vestiaire d’arbitre. Au lendemain des faits, l’USBCO avait minimisé le geste de son directeur sportif, qui se payait même le luxe de reprocher à Bruno Skropeta son manque de « décence ». Victime d’une fracture du nez nécessitant une intervention chirurgicale, ce dernier a porté plainte pour violences volontaires contre Dupuis, par ailleurs directeur du service des sports de la ville de Boulogne-sur-Mer.
Rappel des faits
Le récit de Pierre Orlac’h sur le site des Dessous du sport est confirmé par les autres articles de presse et les déclarations faites à l’époque :
Deux minutes avant la fin du match, le directeur de la communication du PSG, Bruno Skropeta, descend à côté des vestiaires, dans le salon du président boulonnais. Il est accompagné par Mamadou Sakho. Bruno Dupuis, directeur sportif de l’USCBO, lance les premières insultes. Il s’en prend aux Parisiens, les traitant de voleurs. L’homme fait référence au penalty obtenu par Mevlut Erding, alors que le score était de 1-1. Le défenseur espoir du PSG, qui n’était pas sur la feuille de match, tente de garder son calme. Quelques minutes plus tard, comme d’habitude, Bruno Skropeta se place devant la porte d’entrée du vestaire pour serrer la main des joueurs qui retournent se changer.
Bruno Dupuis, visiblement éméché, revient à la charge et somme Bruno Skropeta de rentrer dans son vestiaire pour serrer les mains. La discussion s’envenime et finit par un coup de boule. Bilan, nez déplacé pour le membre du staff parisien, qui nous a indiqué qu’il allait passer des radios dans l’après-midi. Le délégué de la LFP, présent, a immédiatement effectué un rapport. Quelques minutes après l’incident, Frédéric Thiriez, président de la Ligue, décrochait son téléphone pour essayer de connaître les tenants et aboutissants de l’affaire et pour préciser que la commission de discipline allait s’en saisir.
Joint par notre rédaction, Bruno Skropeta ne cache pas son étonnement. « Bruno Dupuis raconte dans la presse que je l’ai chambré, mais ce n’est pas vrai. Sur ce match à la mi-temps, on s’est même fait peur, et on n’avait pas de quoi chambrer. » L’ancien journaliste de Téléfoot explique qu’un dirigeant boulonnais est venu s’excuser quelques minutes après l’incident mais qu’il va tout de même porter plainte. Selon nos informations, ce n’est pas la première fois que Bruno Dupuis s’emporte contre un des membres du club adverse. Il aurait également eu une altercation avec l’entraîneur des gardiens du Losc [en octobre]. Il faut dire que la situation sportive de Boulogne-sur-Mer peut susciter la panique. Le club a enchaîné hier sa cinquième défaite consécutive. […]
Les réactions
Interrogé par le Parisien, Dupuis se permettait d’abord de donner des leçons de décence :
Je ne veux pas rentrer dans les détails mais on m’a chambré. J’ai eu une réaction épidermique et j’ai chahuté ce monsieur mais j’estime que dans la défaite comme dans la victoire, il faut garder de la décence.
Il réitérait ses propos auprès de l’AFP :
Il [Skropeta] m’a chambré à la fin du match, ça a commencé dans le salon du président. Il nous a pris de haut, c’est un prétentieux. Quand on gagne, il faut avoir la pudeur et la décence de ne pas en rajouter.
Il attendra d’y être obligé, une fois rattrapé par les faits, pour enfin faire profil bas, via un communiqué laconique publié sur le site officiel du clob nordiste :
Suite à l’altercation qui les a opposés hier soir à l’issue du match USBCO-PSG, Bruno Dupuis, directeur sportif de l’USBCO, a présenté ce matin à Bruno Skropeta, directeur de la communication du PSG, ses excuses par téléphone et par mail. L’USBCO déplore cet incident et l’attitude de son dirigeant. Le club condamne formellement toute forme de violence, quelle qu’en soit la raison.
Si le club boulonnais se disait contre la guerre, il n’était pas prêt pour autant à l’assumer. Interrogé sur le comportement de Dupuis, Jacques Wattez, le président boulonnais, minimisait le problème :
Je ne compte pas me séparer de M. Dupuis. On l’a sanctionné. Nous sommes désolés. Bruno s’est excusé.
De son côté, Bruno Skropeta se défendait d’avoir eu un comportement provocateur :
Contrairement à ce que dit M. Dupuis, je n’ai pas eu d’attitude déplacée à son égard. Au contraire, j’ai calmé Mamadou Sakho qui était énervé après les insultes de ce monsieur. Je n’accepte pas ses excuses.
De son côté, Robin Leproux en appelait à une interdiction de stade :
C’est consternant qu’un énergumène d’un club agresse, parce qu’il est contrarié, un dirigeant d’un club visiteur. D’autant que M. Dupuis a été lâche en niant tout au départ. […] Je dis simplement qu’on ne peut pas faire deux poids deux mesures envers les supporters de tous les clubs vers lesquels on est très exigeants et les dirigeants. Vous vous rendez compte. Ce qui s’est passé n’est absolument pas anodin. On pourrait peut-être tous en rire si Bruno Skropeta n’avait pas le nez cassé et ne se faisait pas opérer la semaine prochaine.
Les commentaires d’une certaine presse
L’information, par sofoot.com :
Bruno Skropeta est un homme de l’ombre. Imposé par Charles Villeneuve, le directeur de la communication du Paris SG se souviendra de la victoire des siens à Boulogne (5-2). Un peu trop démonstratif à la fin du match dans les couloirs du stade de la Libération, l’ancien pensionnaire de TF1 n’a pas hésité à chambrer les locaux. Une réaction vraisemblablement peu appréciée par les Nordistes. Bruno Dupuis, le directeur sportif boulonnais, ne s’est d’ailleurs pas privé de le faire savoir à Skorpeta (sic) en lui balançant une bourre dans le nez. « Une réaction épidermique » selon ses propres termes. Une fracture du pif plus loin, Skropeta devrait déposer plainte. C’est ça de vouloir faire le malin…