Les maillots du PSG pour la saison 2009/2010 sont contestés par les représentants des supporters parisiens. Pour mieux comprendre leurs motivations, nous les avons interrogés. En marge de notre enquête, nous vous proposons également les interviews individuelles de chacune de ces figures du mouvement supporter parisien.
Bouquin, porte-voix du Kop of Boulogne :
Boindrieux a raison : on ne parle pas pour tout le Parc… Il n’empêche qu’à Boulogne, ce sera difficile de rentrer avec ce nouveau maillot. Disons qu’il faudra que certains fassent des efforts de compréhension quand il leur sera expliqué ce que l’on en pense. Le but, c’est de ne pas en venir aux mains.
Pour cette saison, on ne peut plus rien faire, ce maillot existe. Mais celui de l’année passée existe aussi, il leur en reste, c’est sûr. Qu’ils nous remettent le maillot de la saison dernière à domicile et qu’ils gardent ce pyjama pour jouer des matches de coupe de la Ligue, ou à des matches à l’extérieur.
Boindrieux joue sur les mots et prend les Parisiens pour des idiots. Avant de nous parler de la « majorité des supporters », il faudrait déjà qu’il sache ce qu’est un supporter. À Paris, il n’y en a pas 40 000 à chaque match ! Les fans du PSG se séparent en de nombreuses catégories. Mais ce qui est sûr, c’est que les présidents d’associations qui s’expriment seront suivis par beaucoup de ses « silencieux ». Et ça, il ne s’en rend pas compte.
Le maillot, ce n’est pas un petit combat : on ne se laissera pas faire. On a les arguments pour défendre nos thèses, on a aussi la créativité, et les moyens de nous exprimer. Banderoles, sites Internet, manifestations… C’est une lutte énorme contre Nike et les dirigeants qui vient de débuter.
Que Nike propose ce genre de maillot, à la limite c’est leur job. Mais que des dirigeants du Paris Saint-Germain les laissent faire, c’est incompréhensible. On ne peut pas tout accepter pour de l’argent ! Ce qui est inquiétant c’est que le PSG n’ait pas la volonté, ou pas le pouvoir, de refuser ce que demande Nike. Paris peut-il encore se faire respecter ?
Bien sûr qu’on n’a pas toujours joué avec le modèle Hechter… Ca n’est même pas notre maillot le plus ancien. Mais aujourd’hui le club a une histoire et des gens pour la défendre. En 1985, le Parc n’était même pas 100 % parisien comme maintenant. C’est aussi pour cela qu’il y a eu ce maillot blanc rayé de bleu et rouge… Ceci dit, au moins celui-là il représentait nos couleurs.
Boindrieux ? Il ne représente rien. Il ne comprend rien. Les tribunes, il s’en fiche. Mais s’il doit sauter, il sautera. On a eu d’autres têtes avant la sienne.
Certains supporters ne comprennent pas que le maillot, on ne peut pas y toucher. Pour eux, l’histoire du club n’existe pas. Ils ne se rendent pas compte que tout ça laisse des traces. Mon premier maillot, je devais avoir 13 ans, je l’avais cousu moi-même : il m’était impossible d’en acheter un. C’était un tee-shirt blanc sur lequel j’avais rajouté une bande de tissu bleu et une autre rouge. Je le mettais pour écouter les matches du Paris Saint-Germain à la radio, dans les années 1980. Aujourd’hui, on ne dirait plus vraiment un maillot du PSG. Si j’avais su, si seulement je m’étais renseigné sur notre histoire, si j’avais lu des bouquins… je m’en serais fait un autre. Un vrai. Un Hechter.