Après une saison vierge de toute compétition européenne, le PSG se rendait en Turquie pour la quatrième fois de son histoire, après trois échecs face aux clubs stambouliotes. Si le match ne restera pas dans les annales, l’essentiel est assuré : une victoire, et deux buts inscrits à l’extérieur, le tout en ayant fait souffler Makélélé, Sessegnon, Giuly et Hoarau.
Le match en bref, des remplaçants à la gestion du score
Les buts en vidéos :
Le match des remplaçants
Paul Le Guen a profité de ce match de coupe UEFA pour faire tourner son effectif. Une occasion de se mettre en valeur à saisir pour tous ces Parisiens jusque-là cantonnés au banc de touche. Rapide revue d’effectif.
Bourillon (titularisé en défense centrale) : l’ancien Rennais a disputé toute la rencontre sur le côté droit de l’axe, son poste de prédilection. Peu de travail à effectuer, mais une absence incompréhensible sur l’égalisation kaysérine. L’action se déroule dans sa zone, et bien que Landreau repousse coup sur coup deux frappes turques, Grégory Bourillon reste comme tétanisé. Après une bonne fin de saison dernière, le jeune défenseur du PSG n’a pas fait grand chose pour bousculer la hiérarchie en défense centrale.
- But de Kayserispor
Sankharé (titularisé en milieu défensif) : dans un match peu enlevé, Younousse s’est appliqué à jouer au sol, à relancer le plus simplement possible. Il a toutefois connu un certain déchet, comme la plupart des milieux parisiens d’ailleurs, mais surtout il a concédé sur une faute grossière le coup-franc à l’entrée de la surface qui amène le but de Kayserispor. Le jeune milieu paye là son manque d’expérience. Malgré quelques promesses et un gros physique, il reste encore très en dessous de ce que peuvent apporter Clément, Makélélé et Chantôme.
Pancrate (titularisé en milieu droit) : beaucoup d’envie, de bonne volonté. Face à un adversaire dépassé par sa vitesse de pointe, Pancrate aurait pu se régaler. S’il l’a parfois devancé, ce n’était que pour se retrouver esseulé, ou rater la dernière passe, voire son tir. Un match un peu frustrant. Du Pancrate comme le PSG en avait déjà vu les saisons précédentes. L’ancien Sochalien est loin du niveau d’un Giuly, mais pourra rendre service au club. Il devrait continuer à bénéficier d’un petit temps de jeu.
Luyindula (titularisé en attaque) : déroutant. Pour ses adversaires, quand il reçoit la balle dos au but et parvient à se retourner pour se jeter vers l’avant. Pour ses coéquipiers, quand il tente des ouvertures à contre-temps, ou perd des balles faciles. Pour ses supporters, quand après avoir gâché plusieurs ballons exploitables il parvient à inscrire un but magnifique, dans le temps additionnel. Terriblement irrégulier, Peguy possède un réel potentiel. Son but si précieux devrait jouer en sa faveur… sauf qu’à son poste est arrivé Sessegnon, pièce déjà essentielle de l’organisation de Paul Le Guen. Le coach lui donnera-t-il sa chance en championnat, pour débloquer les fins de matches ?
- But de Peguy Luyindula
Arnaud (rentré à la place de Kezman) : ce n’est que dans le dernier quart d’heure, alors que Paris reculait pour gérer le score, que Loris Arnaud a pu enfin fouler la pelouse de Kayserispor. Sevré de ballons, l’attaquant du centre de formation n’a pas vraiment eu la possibilité de se mettre en valeur.
Bilan : peu d’enseignements à tirer de cette rencontre quant au niveau du banc du Paris SG. Les remplaçants ont joué leur carte face à un adversaire d’un niveau plutôt moyen. Aucun d’entre eux n’a sombré et perdu la confiance de Paul Le Guen, ou brillé et montré qu’il méritait mieux qu’un statut de joueur de banc. En remportant la partie, même sans éclat, tout en permettant à plusieurs cadres de se reposer, ils ont bien fait leur travail.
La gestion du score
Depuis le début de la saison, le PSG n’avait jamais marqué deux buts dans le même match. C’est désormais chose faite, grâce à Kezman et Luyindula. Une fois encore, à l’image des matches à Caen et contre Nantes, Paris a su marquer très tôt dans la partie, avant de s’imposer par la plus petite des marges. Une prestation à l’italienne, donc.
Dès la cinquième minute, Kezman reprenait du torse un corner tiré par Jérôme Rothen. Le coup de pied, bien que joué dans les six mètres, passait devant le gardien sans que celui-ci ne sorte. La balle, à peine détournée par Sammy Traoré, finissait sa course sur la poitrine du buteur serbe, laissé étrangement seul au second poteau.
- But de Mateja Kezman
Une fois le score ouvert, les Parisiens ont laissé le jeu à leurs adversaires, se contentant de placer quelques contre-attaques malheureusement inefficaces, sans prendre le moindre risque. Ce type de tactique, logique à l’extérieur en matches de coupes, illustre toutefois assez bien le nouveau visage du PSG : une équipe sûre de son bloc défensif, patiente, et très difficile à bouger.
Les joueurs turcs ne se procureront pratiquement aucune occasion, jusqu’à cette partie de tir au pigeon sur un Landreau abandonné par sa défense. Le portier rouge et bleu réussira toutefois à repousser deux frappes consécutives, avant de s’incliner sur la cinquième tentative — deux autres tirs ayant été contrés par les Parisiens.
La physionomie de ces matches (Bordeaux, Caen, Nantes, Kayserispor), tous remportés avec un seul but d’avance, n’est pas sans rappeler celle dont le PSG avait coutume de gratifier ses adversaires lors de la première année de Vahid Halilhodzic. Rappelons que cette saison-là, Paris avait fini deuxième du championnat, n’abandonnant le titre à Lyon qu’à l’avant-dernière journée de championnat.
Le Guen fait donc désormais rimer rigueur défensive avec efficacité. À noter que, pour la première fois, Paris a été remonté au score ce soir. Mais, grâce au but de Luyindula, les Rouge et Bleu n’auront douté que quelques minutes, le temps que l’attaquant, lancé dans le dos de la défense de Kayserispor, ne trompe le gardien adverse d’une jolie frappe au ras du poteau.
Ce but revêt bien entendu une grande importance pour la préparation du match retour, mais aussi et surtout pour la confiance du groupe : si Paris veut continuer à pratiquer ce jeu certes peu spectaculaire, mais ô combien efficace, il a besoin de jouer sereinement les fins de parties très serrées. À Caen comme face à Nantes, la défense parisienne ne s’était jamais affolée. Un mauvais résultat ce soir aurait pu semer le doute lors des prochaines rencontres. Le but de Peguy Luyindula devrait toutefois avoir effacé ce spectre, si souvent croisé la saison dernière.
Paris reste donc sur sa troisième victoire consécutive, en n’ayant marqué que quatre buts ! On a coutume de dire que si l’on veut remporter des titres, il vaut mieux gagner trois fois un à zéro qu’une fois trois à zéro ; les joueurs du PSG sont en train d’en faire leur adage… mais la route est encore longue.
Autres infos sur le match
La ressemblance de la semaine : PSG 1-0 Auxerre
Dimanche 20 mars 2005, pour la 30e journée de Ligue 1, le Paris SG accueille l’AJ Auxerre au Parc des Princes. Le match a commencé depuis seulement sept minutes lorsque le club parisien obtient un corner côté droit. Jérôme Rothen le tire au premier poteau ; le ballon est dévié de la tête vers Pauleta, tout seul au second poteau. Paris s’imposera 1-0.
Regardez le but de Pauleta contre Auxerre en 2005
Bousculades après l’égalisation de Kayserispor
- Bousculades après l’égalisation de Kayserispor
Une fois le but inscrit par les Turcs, Sammy Traoré est allé récupérer le ballon dans les buts parisiens. Cela a entraîné une bousculade au fond des filets entre les deux équipes. Pourtant, le défenseur parisien était dans son droit : la huitième loi du jeu, relative au coup d’envoi et à la reprise du jeu, précise :
Coup d’envoi. Le coup d’envoi est une procédure pour débuter la partie ou reprendre le jeu […] après qu’un but a été marqué. […]
Procédure :
tous les joueurs se trouvent dans leur propre moitié de terrain ;
Quand une équipe a marqué un but, c’est l’équipe contre laquelle le but a été marqué qui procède au nouveau coup d’envoi.
Le PSG en progrès à tous les niveaux
Après la défaite à Monaco lors de la première journée, les abonnés du Parc des Princes avaient reçu tout au long de la soirée — jusqu’à huit fois pour certains — un SMS laconique indiquant que le PSG avait perdu. Le club parisien était ensuite resté silencieux à Sochaux et à Caen, malgré les bons résultats et la promesse d’envoyer par SMS le résultat des matches du Paris SG à l’extérieur.
Jeudi soir, non seulement les abonnés parisiens ont reçu un SMS — un seul —, mais l’humeur était manifestement plus joyeuse que début août : « Infos abonnés : victoire du PSG sur Kayserispor 2-1. Buteurs : Kezman (5e) et Luyindula (90e+1). Allez Paris et RDV le 02/10 au Parc pour confirmer ! »
Diffusion sur les chaînes du groupe M6
Jeudi soir, W9 diffusait les matches Hapoël Tel-Aviv - Saint-Étienne (18h30) et Kayserisport - PSG (20 heures). Les deux rencontres se chevauchant, les supporters parisiens ont été privés du début de match, et notamment d’un poteau, dont les téléspectateurs de W9 ne prendront connaissance qu’à la mi-temps, lors d’un résumé de la première période.
La rediffusion du match en différé sur Paris Première, une autre chaîne du groupe M6, ne présentait pas plus d’intérêt, puisqu’il s’agissait d’une retransmission des images de W9, c’est-à-dire amputées du début de match et interrompues par un passage à Tel-Aviv pour la fin du match de l’ASSE…
Première victoire du PSG en Turquie
Le Paris Saint-Germain s’était déjà déplacé à trois reprises en Turquie lors des coupes d’Europe (deux fois contre le Galatasaray, une fois contre le Besiktas). Jusqu’à présent, son bilan était de trois défaites à l’extérieur et trois victoires à domicile. Le succès 1-2 remporté à Kayseri est donc le premier du PSG en Turquie.
Plus d’infos sur les précédentes confrontations entre le PSG et les clubs turcs dans l’article suivant : Un oeil dans le rétro : Kayserispor-PSG (UEFA).
Le calendrier des matches à venir
Après PSG 1-0 Nantes dimanche et Kayserispor 1-2 PSG, la série de sept matches en trois semaines continue :
Ligue 1 (6e journée) : ASSE - PSG, dimanche 21 septembre (17h, Foot +) ;
Coupe de la Ligue (16e) : Monaco - PSG, mercredi 24 septembre (17h, France 2) ;
Ligue 1 (7e journée) : PSG - Grenoble, samedi 27 septembre (21h, Orange Foot) ;
UEFA (premier tour retour) : Paris SG - Kayserispor, jeudi 2 octobre
Ligue 1 (8e journée) : Nancy - PSG, dimanche 5 octobre (21h, Canal +).
Comment se qualifier ?
Après cette victoire 1-2 du Paris SG à l’extérieur, les conditions de sa qualification pour la phase de poules sont très simples.
Résultats du match retour synonymes de qualification du PSG :
victoire ;
match nul ;
défaite 0-1.
Résultat du match retour synonyme de prolongations :
défaite 1-2.
Résultats du match retour synonymes d’élimination du PSG :
défaite 0-2 ;
défaite en ayant encaissé au moins trois buts.
Vendredi matin, L’Équipe nous apprend que 94 % des équipes qui ont gagné 1-2 à l’extérieur à l’aller se sont qualifiées (sur 233 précédents en coupe d’Europe, toutes compétitions confondues, depuis 1970).
Rappel : le déroulement de la coupe UEFA 2008/2009
Depuis la saison 2004/2005, la coupe UEFA fonctionne avec un système de poules :
la compétition a débuté par deux tours de qualification (en juillet et en août) ;
lors du premier tour, les 80 équipes qualifiées s’affrontent en match aller / retour les jeudis 18 septembre et 2 octobre ;
les 40 vainqueurs seront ensuite répartis en huit groupes de cinq : chaque équipe disputera deux matches à domicile et deux matches à l’extérieur (entre fin octobre et mi-décembre) ;
les trois premiers de chaque groupe (soit 24 équipes) et les huit clubs ayant fini à la troisième place des groupes de Ligue des Champions s’affronteront alors dans des confrontations à élimination directe sur deux matches (les seizièmes de finale auront lieu en février 2009, les huitièmes en mars, les quarts en avril, les demis fin avril / début mai puis la finale le 20 mai).
Plus d’infos, et le calendrier complet dans l’article suivant : UEFA : le PSG affrontera Kayserispor (Turquie).