Mené 1-0 après quelques minutes, le PSG s’est finalement imposé 1-3, se qualifiant ainsi pour les demi-finales de la coupe de la Ligue.
la fiche du match (compos, cartons, buteurs)
[CDL] Valenciennes 1-3 PSG : résumé du match
Les enseignements du match
Le début de match de Camara
Le matin de la rencontre, une interview de Zoumana Camara est sortie dans le Parisien. Il se plaint légèrement de son statut, tout en ayant un discours plutôt positif sur la concurrence, les choix du coach, et sa volonté de regagner sa place. Rien de forcément gênant pour la vie du groupe, mais rien de bien utile non plus… Si ce n’est que Camara s’est mis une pression supplémentaire pour son match du soir. Car après des propos comme ceux-ci, la moindre des choses est d’être irréprochable sur le terrain.
Et sur l’un de ses premiers ballons, Camara s’est complètement raté. Il perd le ballon bêtement côté gauche, face à Dossevi. Valenciennes est alors en place pour attaquer, et le tir du même Dossevi est dévié dans ses propres filets par… Camara. À noter que lors des huitièmes de finale de la coupe de la Ligue, le défenseur parisien avait déjà détourné le ballon sur une frappe lyonnaise, qui avait trompé Coupet. Ces déviations sont plutôt malheureuses, et ne font pas forcément état d’une méforme quelconque, mais à l’heure où les titulaires du poste — Sakho et Armand — enchaînent les performances de haut-niveau, cela peut coûter cher à Camara.
Heureusement, l’ancien Stéphanois a réagi là où on ne l’attendait pas : dans la surface adverse. Six minutes après son erreur, il a eu la bonne idée de placer une belle tête gagnante. Et ce but n’avait rien d’évident quand on voit le mouvement de tête que Camara doit faire pour redresser la course du ballon. Surtout, cette réalisation a lancé la rencontre du PSG qui jusque-là ne semblait pas très inspiré.
Le reste de la rencontre s’est passé tranquillement pour le défenseur du PSG, qui a sorti plusieurs ballons de la tête ou au physique. À cette erreur de début de rencontre près, le match de Camara s’inscrivait dans la lignée de ses excellentes prestations en Ligue Europa.
Dans L’Équipe, Camara est le Parisien le moins bien noté, à égalité avec Tiéné et Sessegnon. Dans le Parisien, en revanche, le défenseur central du PSG est le troisième meilleur joueur après Jallet et Chantôme (voir plus bas) : « Un début cauchemardesque où sa responsabilité est engagée sur le but, mais après, quelle partie ! D’abord une égalisation pleine de rage puis des interventions judicieuses et autoritaires. »
Sessegnon, toujours en dedans
En l’absence de Nenê, Stéphane Sessegnon jouait sur le côté gauche du milieu de terrain. Et si le PSG a dominé la première période, c’est en passant quasiment exclusivement côté droit, avec notamment un Jallet en milieu droit, qui semblait bien plus utile que le Béninois au même poste. Et quand Sessegnon a eu la balle, il faut bien avouer qu’il n’en a pas fait grand-chose, en donnant souvent des passes à contre-temps.
Le pire, c’est que sa qualité première, à savoir sa qualité à prendre un ballon dos au jeu et à éliminer son vis-à-vis en un coup de rein, a presque disparu. Dans ce registre-là, Luyindula semble aujourd’hui bien plus utile. L’excuse du rythme ne tient même plus, puisqu’avec toutes les compétitions auxquelles le PSG prend part, Sessegnon joue une rencontre par semaine. Et qu’il soit à droite ou à gauche, le constat est le même : Sessegnon est le seul remplaçant habituel qui n’arrive pas à se mettre en valeur quand Kombouaré lui donne sa chance.
Heureusement, il y a une action qui sauve sa rencontre : celle du troisième but, sur laquelle il parvient enfin à dribbler un joueur et à servir Luyindula dans la course. Espérons que cette seule action pourra redynamiser le Béninois, car il n’est pas dit que Giuly et Nenê restent dans le même état de forme toute la saison… Et à ce moment-là, Paris aura besoin de son numéro 10. Il faut enfin noter que certains signes laissent à penser que le groupe compte encore sur lui : après ce troisième but, il faut regarder Luyindula et Jallet se diriger vers Sessegnon pour le féliciter de son action (voir ci-dessous, images France Télévisions).
Les vidéos de tous les buts du match
Autres infos autour du match
Stats en vrac
Série. Troisième en L1, toujours qualifié en Ligue Europa et en coupe de la Ligue, le PSG est désormais invaincu depuis cinq matches, toutes compétitions confondues.
Déplacements. Le PSG reste sur 7 matches sans défaite à l’extérieur — 5 victoires et 2 matches nuls. Une première depuis une série de 8 matches sans défaite en novembre 2007.
Spécialiste. Le PSG est désormais le recordman des participations en demi-finales de la coupe de la Ligue, relève le Parisien. Paris accède pour la septième fois de son histoire au dernier carré de cette compétition, précise le quotidien. Jusqu’à présent, le PSG compte 4 qualifications pour 2 éliminations à ce stade de la compétition.
Comme en 2008 ? Valenciennes et le PSG s’étaient déjà affrontés en quarts de finale de la coupe de la Ligue il y a trois saisons. Paris s’était imposé 4-0 au Parc des Princes, avant de remporter l’épreuve quelques semaines plus tard.
Dans la presse
Sylvie de Macedo, dans le Parisien du 11 novembre 2010 :
Euphorique, le PSG continue sur sa lancée. […] Par ce succès, le PSG a surtout confirmé sa grande forme du moment. Fort d’une troisième place en L1, d’un succès contre l’OM, le champion de France en titre, dimanche dernier, et donc d’une place dans le dernier carré de cette compétition, Paris est bel et bien la nouvelle terreur du foot hexagonal. Dans le Nord, Makelele et les siens se sont pourtant causé quelques frayeurs, démarrant la rencontre de la pire des manières. […] Mais c’était sans compter sur la capacité de réaction de ses hommes. […] Le PSG n’a plus eu ensuite qu’à faire parler son talent. […] On peut simplement reprocher aux Parisiens leur baisse de régime en fin de première période. Mais Grégory Coupet, en détournant le ballon sur son poteau à la 37e minute, avait préservé l’essentiel. […] Antoine Kombouaré avait pourtant fait tourner son effectif, sortant cinq de ses titulaires habituels. Mais les remplaçants — peut-on encore vraiment les nommer ainsi ? — se sont montrés dignes des titulaires habituels.
Alexandre Chamoret, dans L’Équipe du 11 novembre 2010 :
Qualifié pour les demi-finales, le PSG assume son appétit pour toutes les compétitions. […] En l’espace d’une semaine, Dortmund en Ligue Europa (0-0, jeudi dernier), Marseille en championnat (2-1, dimanche) et Valenciennes en coupe de la Ligue ont tous goûté au PSG nouveau. Celui qui déploie son efficacité collective et montre, match après match, qu’il a le potentiel pour confirmer ses ambitions sur la scène nationale, voire européenne. Hier soir, face à VA, la formation d’Antoine Kombouaré s’est qualifiée pour les demi-finales sans forcer son talent. […] Paris a surclassé VA par sa maîtrise collective et sa capacité à accélérer. […] Il y a un risque à jouer sur tous les tableaux : la fatigue et la dispersion. Mais le groupe semble, pour l’instant, disposer des qualités suffisantes pour soutenir les cadences infernales. « Collectivement, le groupe vit bien. Il est léger, on prend un réel plaisir. Il y a quelque chose qui est en train de se passer », avouait Grégory Coupet. C’est évident.
Performances. Pour le Parisien, les meilleurs joueurs du PSG mercredi soir furent Christophe Jallet (« très à l’aise », « sa technique et son gros cœur ont été très précieux », « un match dense ») et Clément Chantôme (« son abattage en milieu de terrain et sa capacité à impulser les contres ont fait souffrir les Valenciennois »), puis Camara (« un début cauchemardesque […] mais après, quelle partie ! »). Luyindula et Coupet s’en sortent également honorablement. Les moins bien notés sont Hoarau (« il a semblé, dans les tâches offensives et défensives, moins bien physiquement que ses partenaires ») et surtout Sessegnon (« une partie dont il ressort une nouvelle fois en ayant donné l’impression qu’il ne s’est pas libéré mentalement »). Dans L’Équipe, on retrouve également Jallet (« le cauchemar d’Angoua »), Luyindula (« intelligent pour occuper les espaces ») et Chantôme à l’honneur, devant Makelele, Coupet et Hoarau (« précieux dans le jeu défensif aérien »). A contrario, Seul Camara est mis à l’index (« il y avait de la place pour profiter [de ses] erreurs »).
Réactions
Antoine Kombouaré : « On fait la pire des entames de match. Une erreur qui nous coûte cher puisqu’on est menés 1-0. On s’est mis dans le dur. Mais après, les joueurs ont super bien réagi. Le fait de revenir très vite au score nous a permis de retrouver des forces et de faire douter Valenciennes. On a aussi flotté en fin de première période alors qu’on avait pris l’avantage. Valenciennes s’est créé beaucoup de situations et a manqué de réussite avec la frappe sur le poteau qui sort. On a laissé passer l’orage. En revanche, on a fait une bien meilleure deuxième période. Valenciennes n’a peut-être pas de joueurs pour mettre le ballon au fond mais dans le jeu il a été parfois meilleur que nous. […] On montre qu’on a de grosses ressources mentales. On est capables revenir et de gagner les matches. Ça, c’est bien. Mais c’est bien aussi de bien démarrer car on ne pourra pas toujours revenir au score. […] Ma grande crainte, c’est la répétition des matches. On est dans une période où les terrains sont très lourds. On a encore lâché beaucoup d’énergie dans ce match. J’espère qu’on va être capables de bien récupérer car on a un match très dur à Lorient [dimanche]. » (source : AFP)
Philippe Montanier : « Quand on est menés deux à un, il y a un tournant avec le tir sur le poteau. Les matches de coupes, ça ne se joue jamais à grand-chose. Contre ces équipes-là, quand vous encaissez trois buts, c’est dur de faire l’exploit. On avait bien démarré. J’aurais voulu qu’on conserve l’avantage un peu plus longtemps. Il y avait des tournants, on ne les a pas bien négociés. Paris oui. Logiquement, le PSG se qualifie. Je n’ai pas grand-chose à reprocher à mes joueurs. Ce qui est un peu négatif, c’est notre qualité technique un peu en-dessous. » (source : AFP)
Peguy Luyindula : « [Sur mon but] Stéphane [Sessegnon] provoque les deux défenseurs. Je m’écarte alors pour lui offrir un angle de passe suffisant. Il me sert bien dans les pieds, j’enchaîne vite et je marque. Ça fait du bien [de marquer]. Ce n’est pas simple. Parfois les attaquants marquent davantage, mais on prend plus de buts. Parfois on en prend moins et les attaquants marquent moins. Le tout est de trouver le bon équilibre. On sait que la chose la plus difficile dans le football, c’est de marquer. Il y a des périodes où l’on est moins en verve. C’est important que ce soient des moments où l’on ne perd pas les matches. Il va falloir continuer à jouer avec cet état d’esprit et tout faire pour marquer plus de buts. » (source : PSG.FR)
Grégory Coupet : « Finir sur une Coupe de la Ligue, qui est le premier trophée national que j’ai gagné [en 2001 avec Lyon], ce serait une jolie manière de boucler la boucle. On n’en est pas encore là. […] L’équipe a eu cette prise de conscience qui fait qu’on ne s’arrête plus au premier coup dur. On joue le cœur léger et avec des certitudes. Ce n’est pas de la prétention car, après la victoire contre Marseille, le coach avait tenu à nous mettre en garde contre l’euphorie. C’est autre chose. Un truc s’est passé dans cette équipe : on a découvert la légèreté. Malgré la pression autour du PSG, l’équipe vit le foot comme un jeu. C’est aérien. Sans exagérer, on est comme une bande de potes qui s’amusent. Et cette légèreté nous aide à franchir les obstacles. Dans le vestiaire, on a mis de la musique. C’est fun. C’est jeune. Maintenant, le jour où ça ira moins bien, il faudra avoir la force de conserver cette sérénité. […] Parfois [à l’entraînement], le coach siffle la fin de la séance mais, nous, on continue quand même. Parce qu’on a envie d’être ensemble et de jouer. C’est une sensation rare et agréable. […] J’ai fait un match qui a rendu Edel heureux parce qu’il est content quand ça se passe bien pour moi. Et c’est pareil pour moi quand Edel brille. Dans notre petite confrérie des gardiens, on est comme ça. Le coach aimerait peut-être qu’on se « bouffe la gueule » beaucoup plus entre nous. Mais, désolé, cela ne se passe pas comme ça. Il n’y a pas de rivalité. Au contraire, on peut même parler d’amitié. » (source : le Parisien)
Suspensions
Averti mercredi soir, Siaka Tiéné sera suspendu s’il reçoit un nouvel avertissement lors des trois prochains matches. Ludovic Giuly (jusqu’à la 14e journée), Mamadou Sakho (J14) Clément Chantôme (J16) et Christophe Jallet (J18) seront également menacés lors des prochains matches.
Également averti à Valenciennes, Sylvain Armand sera quant à lui sous la menace d’une suspension après son prochain carton jaune, tout comme Camara, Clément et Nenê.
Averti à Lyon pour la troisième fois en exactement 10 matches, Mathieu Bodmer était suspendu à Valenciennes.
Retrouvailles
Siaka Tiéné (2008-2010) et Antoine Kombouaré (entraîneur, 2005-2009) retrouvaient leur ancien club.
Côté tribunes…
- Les supporters parisiens indépendants à Valenciennes (image France 2)
Supporters indésirables. Seules 35 personnes sont venues avec le PSG dans le cadre du déplacement officiel, selon les chiffres communiqués par la LFP. Si les Parisiens se sont faits entendre dans le stade Nungesser, c’est en fait grâce aux supporters venus par leurs propres moyens — entre 150 et 200 —, qui se sont installés en bas à droite du parcage, comme traditionnellement à Valenciennes. Selon nos informations, les dirigeants parisiens — Robin Leproux a fait le voyage dans le Nord, tout comme Bruno Skropeta et Alain Roche — ont déploré auprès des responsables locaux que le préfet n’ait pas pris d’arrêté pour interdire l’accès au stade à tous les sympathisants du PSG non détenteurs du package trajet en bus depuis Paris + place en parcage. Quand France 2 montrera la joie des supporters parisiens, la caméra fera en fait un gros plan sur… les supporters indésirables.
Ambiance. Le premier chant entonné par les supporters valenciennois, lors de l’échauffement, était le suivant : « Paris, Paris, on t’encule. » Cet accueil chaleureux a eu le mérite de réveiller les supporters parisiens indépendants — le bus officiel n’était pas encore arrivé… Leurs chants se feront entendre tout au long de la rencontre, et notamment en fin de match : « On est chez nous, on est chez nous, on est, on est, on est chez nous ! » Les joueurs du PSG se contenteront de les applaudir rapidement depuis le rond central, alors qu’une partie des supporters étaient descendus au pied du terrain pour espérer récupérer un maillot. « Nous voulons que nos joueurs […] viennent spontanément vers nous, que joueurs et supporters se sentent proches et solidaires », indiquait pourtant le manifeste Tous PSG.
Retour de Tiéné. À l’annonce de la composition des équipes, le nom de Siaka Tiéné n’a provoqué aucune réaction de la part du public valenciennois. En début de match, il s’est même fait siffler à chaque ballon touché après une faute commise par l’Ivoirien sur un joueur de VA.
Affluence. 7 395 spectateurs étaient présents mercredi après-midi (17h) au stade Nungesser, d’après la LFP. Plusieurs banderoles critiquaient l’horaire du match et la formule actuelle de la compétition.
Surveillance. Le commissaire Antoine Boutonnet, responsable de la Division nationale de lutte contre le hooliganisme, était présent au stade Nungesser mercredi soir.
la fiche du match (compos, cartons, buteurs)
[CDL] Valenciennes 1-3 PSG : résumé du match