Affublé du numéro 12, Mamadou Sakho devenait au coup d’envoi le troisième plus jeune défenseur central à être titularisé en équipe de France, d’après les statistiques de L’Équipe. Les premières minutes ont été relativement difficiles pour le Parisien, comme pour toute l’équipe de Laurent Blanc. Face à une formation que l’on disait affaiblie, les Bleus sont mal rentrés dans la rencontre. De fait, sur quelques ballons, les défenseurs se sont retrouvés mis à l’épreuve, et sur l’un des tous premiers, Sakho s’est presque fait prendre de vitesse par un attaquant biélorusse. Il est parvenu à tacler le ballon du bout de pied, suffisamment pour que son coéquipier Rami puisse revenir et endiguer l’offensive.
Ce n’était alors plus le Sakho plein d’assurance, bien connu des observateurs parisiens, qui était sur le terrain, mais un jeune homme de 21 ans, un peu impressionné. Ses premières relances ont été très moyennes, une de ses transversales atterrissant directement en touche. Mais le joueur ne serait pas là où il en est aujourd’hui s’il était incapable de réagir, et il a finalement su rentrer dans la rencontre, grâce à ses coéquipiers… et peut-être malgré eux. À la 19e minute, Adil Rami tacle un Biélorusse de manière complètement archaïque, obtient un carton jaune et offre un beau coup franc aux adversaires des Français. Sur celui-ci, l’arrière gauche Éric Abidal pêche par maladresse et marque contre son camp. Peu après, Bakary Sagna perd un ballon bêtement, tire son adversaire par le short et se voit lui aussi sanctionné d’un carton jaune. Toutes ces erreurs ont permis de montrer aux téléspectateurs et peut-être à Mamadou Sakho que l’on pouvait être expérimenté et jouer dans de très grands clubs, sans être pour autant à l’abri d’erreurs de débutant.
La suite de la rencontre a donc été un peu plus sereine pour le nouveau capitaine du PSG. Les Biélorusses ont fini par laisser le ballon aux Bleus, et le match a ensuite été défensivement plus calme. Mais l’animation offensive française étant particulièrement inefficace, le ballon est souvent repassé par les joueurs de la ligne arrière, et ceux-ci ayant peu de solutions devant, ils se sont retrouvés à énormément faire tourner le ballon entre eux. Opta dévoilait ainsi cette statistique à la mi-temps : Mamadou Sakho était le joueur qui avait effectué le plus de passes, avec 43 unités au compteur. Ce jeu-là s’est prolongé en seconde période, mais dans certains gestes et certains contrôles, Sakho semblait être de plus en plus serein.
D’un point de vue offensif, il a été assez présent, même si rarement servi. En deuxième période, il a pris le dessus sur un adversaire, sur corner, mais sa tête a été déviée par un défenseur qui traînait. Le reste du temps, Sakho restait à l’affût, prêt à jaillir sur les seconds centres après les nombreux corners mal tirés… mais rien n’est venu. Par deux fois, Karim Benzema a préféré tenter des frappes impossibles plutôt que de centrer sur Sakho, bien placé.
Au final, Sakho a été l’auteur d’une première titularisation plutôt encourageante. Après des hésitations logiques, Sakho a livré une prestation honorable, même si l’absence de réel duel avec un attaquant adverse — domaine dans lequel il excelle — l’a probablement desservi. Toutefois, le niveau global de l’équipe de France peut le rassurer : il n’y a aucun gouffre entre lui et les autres joueurs de cette sélection.